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Gambie : La levée de l'interdiction des Mutilations Génitales Féminines marquerait un recul majeur pour les droits des femmes et des jeunes filles gambiennes

Nairobi, Kenya : 26 mars 2024 - La Fédération internationale pour la planification familiale, région Afrique (IPPFAR) est profondément alarmée par la proposition de revenir sur l'interdiction de la Mu...

Nairobi, Kenya : 26 mars 2024 - La Fédération internationale pour la planification familiale, région Afrique (IPPFAR) est profondément alarmée par la proposition de revenir sur l'interdiction de la Mutilation génitale féminine (MGF) en Gambie. Les parlementaires du pays ont voté par 42 voix contre quatre pour renvoyer le projet de loi à une commission parlementaire afin qu'il soit réexaminé. Se ralliant aux voix des survivantes et des activistes, l'IPPFAR lance un appel au gouvernement pour qu'il n'abroge pas la loi et qu'il respecte les droits des femmes et des filles en Gambie.

Le projet de loi visant à lever l'interdiction des MGF en Gambie est une mesure régressive qui menace les progrès réalisés dans la protection des droits et de la santé des femmes et des filles. Les MGF constituent une violation des droits humains et présentent de graves risques pour la santé.

Des femmes et des filles sont soumises aux MGF dans au moins 30 pays d'Afrique. De nombreuses raisons sont invoquées pour justifier cet abus, notamment la religion, la sexualité, l'hygiène et la santé. Toutefois, ces raisons sont réfutables : les MGF ne répondent à aucune obligation religieuse, quelle que soit la religion, elles n'améliorent pas l'hygiène et n'ont absolument aucun effet bénéfique sur la santé.

En réalité, les mutilations génitales féminines sont soulignées et entretenues par des normes sociales sexistes néfastes et constituent un autre moyen par lequel les systèmes patriarcaux visent à contrôler le corps et la sexualité des femmes et des jeunes filles. Les mutilations génitales féminines affectent les femmes et les filles tout au long de leur vie, tant sur le plan de la santé mentale que physique, et constituent sans conteste une violation flagrante de plusieurs droits humains, notamment :

  • L'égalité et la non-discrimination sur la base du sexe,
  • Le droit de ne pas être soumis à la torture ni à des traitements cruels, inhumains ou dégradants
  • Le droit au meilleur état de santé possible,
  • Le droit à l'intégrité physique,
  • Les droits de l'enfant,
  • Le droit à la vie. 

"En cette période où les pays s'efforcent de mettre un terme définitif à la mutilation génitale féminine et à la protection des droits des femmes et des filles, il est extrêmement regrettable que la Gambie aille à l'encontre de cette tendance et mette en péril la vie de ces dernières. Nous demandons au gouvernement de la Gambie de rejoindre le nombre croissant de pays qui s'efforcent d'éliminer définitivement cette violation des droits humains", a déclaré Marie-Evelyne Petrus-Barry, directrice régionale de l'IPPF pour la région Afrique.

Les effets désastreux de la proposition de loi sont déjà évidents en Gambie. Comme l'a souligné Fatou Darboe, militante des droits humains et survivante de MGF, la proposition de loi en faveur des MGF est une atteinte aux protections cruciales accordées aux femmes et aux jeunes filles dans le pays. Cette érosion de la protection est illustrée par les observations de l'activiste Haddy Jonga, qui s'inquiète à juste titre du fait que sans une application stricte de la loi, les femmes et les filles risquent toujours de subir des MGF.

"Les mutilations génitales féminines affectent la vie tout entière des survivantes. Celles qui ont été soumises aux MGF sont plus susceptibles d'abandonner l'école prématurément, d'être soumises à un mariage précoce ou forcé, et de tomber enceintes à l'adolescence. L'élimination de cette pratique augmente les chances d'une fille d'aller jusqu'au bout de sa scolarité et de contribuer à l'amélioration de sa santé et de sa vie", a ajouté Fadoua Bakhadda, directrice régionale de l'IPPF pour la région du monde arabe.

L'IPPFAR demande expressément au gouvernement gambien de maintenir la loi contre les MGF en vigueur. Le maintien du cadre juridique contre les MGF est impératif pour protéger le bien-être et l'autonomie physique des femmes et des filles gambiennes. Les militant.e.s qui luttent contre les MGF dans le pays - dont la plupart sont des survivantes - sont attaqué.e.s et menacé.e.s en raison des efforts qu'ils/elles déploient pour défendre les droits de la personne. Cette proposition de révision de la loi a en outre enhardi les adeptes de ces pratiques, mettant en péril la vie des femmes et des jeunes filles.

Nous appelons le gouvernement à prioriser l'application de la loi anti-MGF existante et à assurer l'avancement continu des droits des femmes et la promotion de l'égalité des sexes en Gambie.

FIN

Pour obtenir plus d’informations ou organiser une interview, veuillez prendre contact avec :

Mahmoud GARGA, Spécialiste - Communication stratégique, Relations avec les médias et Campagnes digitales, Bureau de la région Afrique de la Fédération Internationale Pour la Planification Familiale (IPPFAR) – courriel : [email protected] / téléphone : +254 704 626 920

 

A PROPOS DE LA RÉGION AFRIQUE DE L'IPPF (IPPFAR)

La Fédération Internationale pour la Planification Familiale, région Afrique (IPPFAR) est l'une des principales organisations de prestation de services de santé sexuelle et reproductive (SSR) en Afrique, et l'une des principales voix de défense de la santé et des droits sexuels et reproductifs dans la région. Basée à Nairobi, au Kenya, l'objectif principal de l'IPPFAR est d'améliorer l'accès aux services de santé sexuelle et reproductive pour les jeunes, les hommes et les femmes les plus vulnérables d'Afrique subsaharienne. 

Soutenu par des milliers de bénévoles, IPPFAR s'attaque aux défis croissants du continent en matière de droits à la santé sexuelle et reproductive par le biais d'un réseau d'associations membres (AM) dans 40 pays. Pour ce faire, nous faisons de nos AM des entités capables de fournir et de maintenir des services de haute qualité, axés sur les jeunes et les populations les plus vulnérables. Nous travaillons avec les gouvernements, l'Union africaine, les commissions économiques régionales, le Parlement panafricain, les organes des Nations Unies, entre autres, pour élargir les engagements politiques et financiers en faveur de la santé et des droits sexuels et reproductifs en Afrique.  

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