Sénégal : L'IPPFAR appelle le gouvernement à respecter ses obligations en vertu du Protocole de Maputo suite à la publication d'un communiqué de presse
4 juillet 2024, Nairobi, Kenya : Le 8 juin 2024, le Ministère de la Santé et de l'Action Sociale du Sénégal a publié une déclaration intitulée « Sur les dangers des avortements provoqués ».
Bien que le Ministère de la Santé du Sénégal ait raison de mettre en garde ses citoyens contre les dangers des avortements non sécurisés, nous sommes préoccupés par l’utilisation, de manière interchangeable, des termes « avortements provoqués », « avortements clandestins », et « avortements non sécurisés » dans cette déclaration.
Le code pénal sénégalais interdit complètement l'interruption de grossesse, tandis que le code de déontologie médicale autorise l'avortement si trois médecins conviennent que cela est nécessaire pour sauver la vie de la femme. De telles lois restrictives conduisent à des avortements clandestins, tandis que les avortements non sécurisés désignent des interventions réalisées par des prestataires non qualifiés et de manière non conforme aux directives de l'OMS.
« L’IPPF Afrique réitère que les avortements sont une procédure médicale sécurisée lorsqu'ils sont réalisés par un prestataire formé ou lorsque les personnes ont accès à des médicaments de haute qualité, à des informations et à un soutien adéquat pour effectuer un avortement médical en toute sécurité », a déclaré Marie-Evelyne Petrus-Barry, Directrice régionale de l’IPPF Afrique.
La déclaration du gouvernement montre clairement sa préoccupation pour la santé et le bien-être des femmes et des filles. Par conséquent, l'IPPFAR exhorte le Ministère de la Santé et de l'Action Sociale du Sénégal à reconnaître que sans accès à des soins d'avortement sûrs, les femmes continueront à souffrir et à recourir à des alternatives dangereuses pour leur vie.
Restreindre légalement l'avortement ne réduit pas les taux d'avortement. Au contraire, cela augmente les taux d'avortements non sécurisés et les risques associés, y compris des taux élevés de mortalité maternelle, ce qui va à l'encontre des objectifs du gouvernement sénégalais, comme indiqué dans son communiqué de presse.
L'accès à des services d'avortement sécurisés est ancré dans les cadres juridiques internationaux et les normes soutenues par les principes fondamentaux des droits humains.
« Nous encourageons le gouvernement sénégalais à renouveler son engagement envers ses obligations en vertu du Protocole de Maputo qu'il a ratifié en 2005, en particulier l'Article 14(2)(c), qui stipule que les États doivent protéger les droits reproductifs des femmes, y compris en permettant légalement l'avortement dans les cas d'agression sexuelle, de viol, d'inceste, et lorsque la poursuite de la grossesse met en danger la santé mentale ou physique de la femme enceinte, ou la vie de la femme enceinte ou du fœtus », a ajouté Marie-Evelyne Petrus-Barry.
L'accès à l'avortement légal et sécurisé réduit la mortalité maternelle évitable. L'IPPF Afrique soutient l'appel des organisation locales de la société civile à briser les stéréotypes autour de l'avortement tout en fournissant des informations précises basées sur la santé.
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A PROPOS DE LA RÉGION AFRIQUE DE L'IPPF (IPPFAR)
La Fédération Internationale pour la Planification Familiale, région Afrique (IPPFAR) est l'une des principales organisations de prestation de services de santé sexuelle et reproductive (SSR) en Afrique, et l'une des principales voix de défense de la santé et des droits sexuels et reproductifs dans la région. Basée à Nairobi, au Kenya, l'objectif principal de l'IPPFAR est d'améliorer l'accès aux services de santé sexuelle et reproductive pour les jeunes, les hommes et les femmes les plus vulnérables d'Afrique subsaharienne.
Soutenu par des milliers de bénévoles, IPPFAR s'attaque aux défis croissants du continent en matière de droits à la santé sexuelle et reproductive par le biais d'un réseau d'associations membres (AM) dans 40 pays. Pour ce faire, nous faisons de nos AM des entités capables de fournir et de maintenir des services de haute qualité, axés sur les jeunes et les populations les plus vulnérables. Nous travaillons avec les gouvernements, l'Union africaine, les commissions économiques régionales, le Parlement panafricain, les organes des Nations Unies, entre autres, pour élargir les engagements politiques et financiers en faveur de la santé et des droits sexuels et reproductifs en Afrique.
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country
Senegal
region
Afrique
Subject
Press Release, Abortion Care