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Afrique

Articles by Afrique

Marie-Evelyne Petrus-Barry

Feminist Opportunities Now: Empowerment des organisations féministes sur trois continents

7 février 2023, Nairobi, Kenya - La Région Afrique de la Fédération internationale pour la planification familiale (IPPF), en collaboration avec l'Ambassade de France à Nairobi, Kenya, lance un nouveau programme qui vise à renforcer les organisations féministes appartenant à la société civile (OSC) dans 10 pays et sur 3 continents - – il s’agit du projet Feminist Opportunities Now (FON). Le projet FON appuiera les petites organisations féministes locales à devenir plus diversifiées et résistantes lorsqu'elles abordent et répondent aux violences basées sur le genre, aux inégalités, à la discrimination et aux autres violations des droits humains liées au genre. Le projet est financé par le gouvernement français via l'Agence française de développement (AFD). Ce projet sera mis en œuvre dans 10 pays, dont six en Afrique (Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée, Ethiopie, Kenya et potentiellement au Niger). Les autres pays sont la Colombie, le Mexique, le Bangladesh et le Sri Lanka. S'exprimant lors du lancement du projet FON à l'ambassade de France à Nairobi le 7 février, la directrice régionale de l'IPPF Region Afrique, Mme Marie-Evelyne Petrus-Barry, a déclaré que « Les violences basées sur le genre sous toutes leurs formes sont reconnues comme des violations des droits humains par la jurisprudence et le système international des droits humains. Les inégalités de genre, les déséquilibres en matière de pouvoir et le mépris pour les droits humains sont souvent à la racine de ces actes odieux et empêchent les victimes de faire valoir leurs droits sexuels et reproductifs, et d’en jouir pleinement. En tant que défenseur·e·s des droits humains, nous devons tous et toutes prendre position et faire cesser ces actes inexcusables ». Feminist Opportunities Now est un projet qui s'appuie sur des principes féministes avec un engagement profond en faveur de la protection et de la promotion des droits humains et de la lutte contre les inégalités et les discriminations, notamment à l'égard des femmes et des filles. FIN Pour obtenir plus d’informations ou organiser une interview, veuillez prendre contact avec : Mahmoud Garga, Communication stratégique, Relations avec les médias et Campagnes digitales, Bureau de la région Afrique de la Fédération internationale pour la planification familiale – courriel : [email protected] / téléphone : +254 704 626 920 A PROPOS DU PROJET FEMINIST OPPORTUNITIES NOW (FON) L'objectif du projet Feminist Opportunities Now (FON) est de renforcer les capacités des mouvements de femmes, par le biais de sous-subventions aux organisations féministes, avec un effort particulier pour atteindre les petites organisations, souvent non enregistrées, pour aborder et répondre à la violence basée sur le genre. Le programme est développé sur la base d'un modèle écologique, en utilisant des approches multidisciplinaires et visant a transformer les rapports entre les genres. En complément des sous-subventions directes (pour un montant de 7 millions d'euros), FON offrira également une opportunité unique de mentorat à plus long terme pour soutenir les organisations féministes dans leur développement global, avec des formations spécifiquement adaptées à leurs besoins. FON aidera également les organisations à identifier d'autres sources de financement. Le projet comprendra également un volet recherche-action pour comprendre comment ces approches peuvent être étendues et rendues durables. A PROPOS DE L'IPPF RÉGION AFRIQUE La Fédération internationale pour la planification familiale, région Afrique (IPPFAR) est l'une des principales organisations de prestation de services de santé sexuelle et reproductive (SSR) en Afrique, et l'une des principales voix de défense de la santé et des droits sexuels et reproductifs dans la région. Basée à Nairobi, au Kenya, l'objectif principal de l'IPPFAR est d'améliorer l'accès aux services de santé sexuelle et reproductive pour les jeunes, les hommes et les femmes les plus vulnérables d'Afrique subsaharienne. Soutenu par des milliers de bénévoles, IPPFAR s'attaque aux défis croissants du continent en matière de droits à la santé sexuelle et reproductive par le biais d'un réseau d'associations membres (AM) dans 40 pays. Pour ce faire, nous faisons de nos AM des entités capables de fournir et de maintenir des services de haute qualité, axés sur les jeunes et les populations les plus vulnérables. Nous travaillons avec les gouvernements, l'Union africaine, les Commissions économiques régionales, le Parlement panafricain, les organes des Nations unies, entre autres, pour élargir les engagements politiques et financiers en faveur de la santé et des droits sexuels et reproductifs en Afrique. Visitez notre site web. Suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube. A PROPOS DU CONSORTIUM FEMINIST OPPORTUNITIES NOW Le consortium qui mettra en œuvre ce projet est composé du bureau régional Afrique de la Fédération internationale pour la planification familiale en tant chef de file, de Creating Resources for Empowerment and Action Inc. (CREA), Empow'Her (EH), de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et de Médecins du monde-France (MdM-FR).  

IPPF 2022 achievements
09 janvier 2023

IPPF Africa Region's accomplishments in 2022: Promoting and Protecting Reproductive Health and Rights in Africa

The International Planned Parenthood Federation (IPPF) is a global organization that works to promote and protect sexual and reproductive health and rights in Africa and around the world. With a focus on providing access to quality health services, education, and advocacy, IPPF has been active in Africa for over six decades, working with governments, civil society organizations, and local communities to improve the health and well-being of individuals and families. In 2022, IPPF Africa Region (IPPFAR) achieved several milestones, including the welcoming of three new Collaborative Partners (Senegal, Kenya, and South Africa), and the opening of a new sub-office in Abidjan, Ivory Coast, which will ensure more cost-effective, dedicated, and timely support for programme delivery in the region, especially in response to humanitarian crises. The sub-office will support regional advocacy efforts and create opportunities for partnerships with other international organizations and donors operating in the region. One notable achievement of IPPFAR in 2022 was its commitment to standing up for the human rights of those in need. The organization has received international recognition for its proactive and robust response to the Roe v Wade ruling, which made headlines around the world. IPPFAR has also gained international recognition for its Treasure Your Pleasure campaign;  With the goal of reducing stigma and promoting positive, healthy, and consensual sex education, the campaign reached nine million people across Africa and has been featured in several international media outlets including The New York Times and . Additionally, IPPFAR partnered Amnesty International to address gender-based violence in Guinea, and is leading a consortium: The  Feminist Opportunities Now project, funded by the Agence Française de Développement representing 14 million euros, and which aims to address and respond to gender-based violence in ten countries, six of which are in Africa. The IPPF Africa Region increased its advocacy work, partnering with the African Union and Member Associations to hold Governments accountable for their national and regional sexual and reproductive health and rights (SRHR) commitments and to ensure equitable access to health services. Thanks to the advocacy work of the ABPF, the IPPF Member Association in Benin, the country's National Assembly adopted a new law that allows women and gender non-conforming people to end their pregnancy within the first three months if it is likely to "aggravate or cause material, educational, professional or moral distress, incompatible with the woman or the unborn child's interest.” IPPFAR is also committed to becoming more youth-focused, collaborating with young people in the region to strengthen the structure of the Youth Action Movement and providing capacity building to other Member Associations through its Youth Centers of Excellence. Throughout the year, IPPFAR provided crucial support in areas experiencing humanitarian crises, including the Tigray conflict in Ethiopia, Tropical Cyclone Ana in Madagascar, and the flooding in West Africa. Thanks to IPPF Streams 2 and 3, and the implementation of the Minimum Initial Service Package (MISP) for SRHR  by Member Associations, the organization provided essential services to those in need. Through its various programmes in 2022, IPPFAR recorded significant achievements in promoting and defending the rights of women, girls, and men in sub-Saharan Africa and continued to demonstrate its commitment to protecting the human rights, reproductive justice, and equity of all people.

The Greats - Anna Zolnierowicz - The Future Is Female
05 décembre 2022

16 jours d'activisme contre la violence basée sur le genre - LE FEMINICIDE

Le terme « Féminicide » a été défini pour la première fois en 1976 par l’auteure féministe sud-africaine Diana Elisabeth Hamilton Russel comme « le fait pour des hommes de commettre un meurtre sur des femmes pour la simple raison qu’elles sont des femmes ».  Pour être qualifié de féminicides, l’assassinat d’une femme doit nécessairement être associé à des motifs liés à son identité de femme.  Ainsi une femme tuée dans un cambriolage ou par un chauffard ne peut pas être de facto considérée comme victime d’un féminicide. Le meurtrier n’est pas nécessairement un homme.  Les types de féminicides Le terme féminicide fait allusion à deux types de crimes : le féminicide intime et le féminicide non intime. Le premier est commis par un conjoint, un ex conjoint ou un membre de la famille. Selon une étude citée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), plus de 35 % des femmes tuées dans le monde le seraient par leur partenaire, contre 5 % seulement des meurtres concernant les hommes.  Le second est commis par un inconnu. Les exemples les plus fréquemment cités sont les centaines de femmes tuées durant de nombreuses années à Ciudad Juarez, au Mexique, ou la tuerie antiféministe à l’Ecole polytechnique de Montréal en 1989. Cependant l’OMS reconnaît deux (02) autres catégories de féminicide en plus de ceux-là : il s’agit du crime d’honneur et le féminicide lié à la dot.  Le crime d’honneur est pratiqué par un homme ou une femme membre de la famille ou du clan de la victime, lorsqu’une femme est accusée d’avoir transgressé des lois morales ou des traditions — commettre un adultère, avoir des relations sexuelles ou une grossesse hors mariage, ou même avoir subi un viol — pour protéger la réputation de la famille. Quant au féminicide lié à la dot, il correspond à l’homicide d’une femme par sa belle-famille, lors du mariage dû à une dot insuffisante (pratiqué notamment en Inde).  Le féminicide en Afrique Globalement, nous constatons un manque de données et une insuffisance d’analyses portant sur le féminicide en Afrique. Au-delà d’un besoin et de l’existence de données complètes récentes, fiables, et d’analyses sociologiques traitant de cette thématique, les experts s’accordent sur le fait que les statistiques disponibles sous-estiment vraisemblablement l’ampleur du phénomène à l’échelle mondiale, y compris en Afrique. En Côte d’Ivoire, à Bocanda, en avril 2021, un cultivateur résidant à Abouakro, M. Paul, est soupçonné d’avoir ôté la vie à sa femme, dans la nuit du jeudi 8 avril 2021, pour cause d’infidélité présumée.   Récemment , le jeudi 10 novembre 2022, Une femme enceinte est morte après avoir été poignardée par son voisin dans un immeuble, à Yopougon quartier Ananeraie.   Les continents africains et américains sont les régions où les femmes risquent le plus d'être tuées par leur partenaire intime ou un membre de leur famille. En Afrique, le taux était d'environ 3,1 victimes pour 100 000 femmes, tandis qu'il était de 1,6 sur le continent américain, 1,3 en Océanie et 0,9 en Asie. Le taux le plus bas a été enregistré en Europe, avec 0,7 victime pour 100 000 femmes. Avec un taux d’homicides conjugaux/familiaux de 3,1 pour 100 000 femmes, l’Afrique est la région où les femmes ont le plus de risques de se faire tuer par un partenaire intime ou un membre de la famille.  Selon une étude d’ONU Femmes, l’Afrique comptait en 2019 19 000 cas de décès de femmes, dont 10 000 dus au partenaire (intime). Et 69% des femmes tuées en 2017 l’avaient été par leur partenaire ou par un membre de la famille.   Au Zimbabwe, en 1998, parmi les affaires de meurtres dont avait été saisie la Cour supérieure de Harare, six sur dix (6/10) avaient trait à la violence conjugale. En Côte d’Ivoire, une enquête inédite initiée et financée par l’organisation des Citoyennes pour la Promotion et Défense des droits des Enfants, Femmes et Minorités (CPDEFM), ONG fondée par la juriste Sylvia Apata, a révélé environ 416 cas de féminicides à Abidjan entre 2019 et 2020, et des milliers de cas de violences basées sur le genre. Amnesty International estime qu’en Afrique du Sud, toutes les six (06) heures en moyenne, une femme est tuée par son mari ou son compagnon. Un chiffre alarmant qui place le pays parmi les plus dangereux pour les femmes, avec un niveau de violence comparable à celui d’un pays en guerre. Apres l’Afrique du Sud, le Sénégal est aussi cité parmi les pays dans lesquels les cas de féminicides sont nombreux. Les facteurs ou causes majeurs du féminicide  Les facteurs du féminicide sont multiples et se trouvent à plusieurs niveaux : individuel, communautaire, sociétal et structurel.   Au niveau individuel, plusieurs éléments peuvent être relevés. Il s’agit entre autres, le manque d’autonomisation des femmes, de ressources financières limitées, d’un taux de chômage élevé, ou de délinquance par exemple. Au niveau relationnel ou familial, nous pouvons énumérer les problèmes de santé mentale des partenaires qui deviennent agressifs, la volonté de domination et d’emprise sur sa partenaire, refus de liberté de la femme, soupçon d’infidélité, paranoïa, traumatisme dû à une incapacité à supporter une rupture, volonté de séparation, entre autres.  Au niveau communautaire, on constate de facto une inégalité entre les sexes. Ce qui fait que lorsque certaines femmes désirent s’émanciper et prendre les devants ou réclamer leurs droits, elles sont mal vues et peuvent être assassinées pour cette raison car on pense qu’elles veulent « dominer » ou « prendre la place de l’homme », dans certaines communautés.  Enfin au niveau sociétal ou structurel, nous pouvons relever certains éléments pouvant contribuer au phenomene tels que le non-respect des droits de la femme, l’impunité dont bénéficient les meurtriers, la corruption dans le system judiciaire, le poids de la tradition et de la religion, et l’irresponsabilité des autorités et surtout de l’Etat à se prononcer véritablement sur la question.  Les actions concrètes entreprises contre le féminicide Alors que de nombreuses africaines restent soumises à de multiples abus, des acteurs communautaires, des femmes influentes et de jeunes militantes luttent ardemment pour une mise en place efficiente de dispositions législatives contre le féminicide en Afrique. Les Etats africains signataires de traités internationaux garantissant la lutte contre ces violences peinent à faire appliquer leurs engagements, et ce malgré l’adoption de lois plus sévères. Les autorités politiques sont en réalité entravées par le droit coutumier, souvent prééminent sur le droit moderne, notamment en zones rurales. Une supériorité qui favorise une culture de l’impunité, où les arrangements à l’amiable entravent le bon déroulement du processus judiciaire. En ce qui concerne le rôle de l'État, de nombreux pays n'ont pas de législation sur le féminicide, de sorte qu'aucune information n'est recueillie, expliquant de manque de données fiables et récentes sur l’ampleur du phénomène. Même lorsqu'ils incluent le féminicide dans leur législation, plusieurs d’entre eux peinent à créer un climat favorable (pour que les survivantes et les familles signalent les violences), ou n'ont pas réussi à mettre en œuvre une collecte et une publication adéquates des informations locales. C’est face à ce constat d’inefficacité des institutions qu’ont émergé de nouveaux acteurs engagés pour changer les mentalités et protéger la vie des femmes. Là où les campagnes publiques de sensibilisation échouent à convaincre des époux ou des hommes de bannir la violence contre les femmes, chefs religieux, autorités traditionnelles et mouvements d’activistes apparaissent comme des intermédiaires légitimes. Certaines actions ont également été entreprises pour éradiquer ce phénomène. Au Sénégal par exemple, plusieurs leaders religieux et communautaires ont décidé de sortir du silence et de sensibiliser leurs fidèles lors des prières du vendredi. Ils enjoignent en effet les maris à ne pas violenter leurs épouses. Dans la lutte contre le féminicide en Afrique, l’apport des organisations dans la lutte contre le féminicide est tout aussi remarquable. En 2021, L’IPPF région Afrique, en consortium avec quatre autres organisations internationales a lancé un projet intitulé : « Feminist Opportunities Now » (FON), qui a pour objectif de renforcer les capacités des mouvements de femmes, via des subventions aux organisations féministes locales dans 9 pays – dont 6 en Afrique, avec un effort particulier pour atteindre les petites organisations locales, souvent non enregistrées, pour aborder et répondre à la violence basée sur le genre. Le projet fera avancer l'agenda féministe en s'attaquant à la violence sexiste afin de promouvoir, protéger et réaliser les droits humains de tous. Malgré les avancées observées dans plusieurs pays africains à ce jour (notamment à travers les lois, les manifestations et la volonté politique apparente), le féminicide sévit toujours. Combattre ce fléau mondial, c’est agir non seulement au niveau de l’éducation mais également au niveau des institutions. S’agissant de l’éducation, il est important de mettre fin, surtout chez les plus jeunes, à ces attitudes violentes à travers l’école, les foyers et les communautés ou ils évoluent. Enfin, en ce qui concerne les institutions, les Etats doivent mettre en œuvre plusieurs politiques publiques en faveur de cette lutte contre les violences envers les femmes, notamment le féminicide. BIBLIOGRAPHIE :    OMS : Fiche d’information « Comprendre et lutter contre la violence à l’égard des femmes » https://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/86253/WHO_RHR_12.38_fre.pdf ONU Femmes : « Etat des lieux de la situation dans le monde »  https://www.onufemmes.fr/nos-actualites/2019/11/25/feminicides-etat-des-lieux-de-la-situation-dans-le-monde Amnesty international « Rapport 21/22 » : https://www.amnestyalgerie.org/wp-content/uploads/2022/03/Rapport-Annuel-Amnesty-International-FR.pdf UNFPA « Journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes et aux filles » : https://www.unfpa.org/fr/events/journee-internationale-pour-lelimination-des-violences-faites-aux-femmes TV5 Monde « Etat des lieux des violences faites aux femmes en Afrique »  : https://information.tv5monde.com/afrique/etat-des-lieux-des-violences-faites-aux-femmes-en-afrique-433820 L’article « le foyer , l’endroit le plus dangereux pour les femmes » UNODC ( office des nations unies contre la drogue et le crime ) : https://www.unodc.org/unodc/fr/frontpage/2018/November/le-foyer--lendroit-le-plus-dangereux-pour-les-femmes-o-la-majorit-des-femmes-victimes-dhomicide-dans-le-monde-sont-tues-par-leur-partenaire-ou-leur-famille--selon-une-tude-de-lonudc.html                                                  Par Nancy ADEPAUD et Martine OUEDRAOGO,                                              Stagiaires à l'IPPF Région Afrique et Militantes pour les Droits de la Femme

Abidjan launch party

Soirée de lancement du sous bureau IPPF de l'Afrique de l'Ouest et du Centre

Le bureau Afrique de la Fédération Internationale pour la Planification Familiale (#IPPF) a réuni du 17 au 22 octobre à Abidjan, l’ensemble des Directeurs exécutifs et Présidents des Mouvements d'Actions des Jeunes (MAJ) de ses Associations Membres de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (francophones, anglophones et lusophones) dans le cadre du lancement de son nouveau sous bureau pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Revivez les moments forts de cet événement ici Abidjan Sub Office Launch Photo Album et sur la video ci-dessous.

IPPF West Africa EDs and YAM Presidents in Abidjan, Cote d'Ivoire
28 octobre 2022

La Côte d’Ivoire reçoit les associations membres de l’IPPF de l’Afrique de l’Ouest et du centre pour le lancement du nouveau sous bureau IPPF de la sous-région

Le bureau Afrique de la Fédération Internationale pour la Planification Familiale (IPPF) a réuni du 17 au 22 octobre à Abidjan, l’ensemble des Directeurs exécutifs et Présidents des Mouvements d'Actions des Jeunes (MAJ) de ses Associations Membres de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (francophones, anglophones et lusophones) dans le cadre du lancement de son nouveau sous bureau pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.   Avec cet ancrage dans la sous-région, l’IPPF souhaite d’une part se rapprocher de ses associations membres et partenaires de collaboration, tout en leur fournissant un appui technique plus soutenu, et d’autre part à créer des alliances stratégiques en vue d’amplifier le plaidoyer autour de problématiques clés relatives aux droits des femmes et des jeunes et plus spécifiquement, leurs droits à la santé sexuelle et reproductive. Dans son allocution d’introduction, la Directrice Régionale de IPPF, Marie Evelyne Pétrus-Barry a souhaité que « ...la fédération grandisse afin de mieux influencer les politiques publiques et atteindre les zones où les besoins en services de santé sexuelle et reproductive ne sont pas rencontrés ».  Elle également insisté sur l’implication effective des jeunes dans les questions de la Fédération et de des Associations Membres conformément au nouveau cadre stratégique : « Nous souhaitons que cet atelier soit pour vous jeunes, une réelle opportunité d’exprimer vos envies et vos espoirs pour votre sous-région, pour vos associations membres et pour l’IPPF plus largement ». Durant les quatre jours d’atelier, les trente-huit (36) représentants des dix-huit Associations Membres de l’Afrique de l’Ouest et du Centre ont discuté et élaboré un plan d’action matérialisant la nouvelle vision de l’IPPF articulée autour des objectifs du nouveau cadre stratégique sur la période 2023-2028 avec un accent particulier les questions de plaidoyer. Les participants ont notamment exploré et discuté sur une compréhension commune du plaidoyer en tant que mot et en tant qu'action, la situation du plaidoyer dans le projet de cadre stratégique et comment il s'aligne sur le travail de plaidoyer déjà effectué au niveau national.  A ce propos, Dr AKU Abubakar, directeur exécutif du “Planned Parenthood Féderation of Nigeria’ a estimé que  “Le plaidoyer est une partie essentielle de notre travail ; sans plaidoyer, il serait difficile de réaliser nos programmes". Le plan d'action issu de cette rencontre  contribuera ainsi à renforcer la synergie entre les associations membres de l'IPPF et à consolider leurs initiatives communes de plaidoyer pour l'accès des femmes à des services de santé sexuelle et reproductive adaptés et diversifiés. L’atelier a également été l'occasion pour les représentants de Mouvements Actions Jeunes de plaider pour le renforcement des capacités des jeunes afin qu'ils puissent mieux contribuer à la fourniture de services SDSR de qualité aux populations marginalisées. “Les jeunes jouent un rôle de facilitateur de l'Education Complète à la Séxualité (ECS), de pairs éducateurs sur la Santé Sexuelle et Réproductive (SSR) au niveau communautaire pour faire évoluer les normes, croyances et traditions défavorables.” a soutenu Aliu IDRISSU, le Président MAJ du Ghana. Une session a été également consacrée à la préparation stratégique et logistique de la prochaine Assemblée Générale de IPPF à Bogota en novembre prochain à laquelle l’ensemble des participants doivent prendre part.  Selon Comlan Christian AGBOZO, Directeur exécutif l’Association Béninoise pour le Bien Être Familial, « cet atelier a été une belle occasion de brassage et de partage d’expériences entre les directeurs exécutifs après un long moment de contacts distants liés à la COVID 19 ». Il poursuit « je félicite l’équipe IPPF pour cette initiative de mettre en place un sous bureau en Afrique de l’Ouest, cela se traduit par un rapprochement de l’administration aux administrés, donc que nos préoccupations puissent être rapidement prises en compte ».    Les quatre jours d’atelier se sont achevés sur une note très festive avec une soirée de lancement officiel du nouveau sous bureau avec des performances artistiques et culturelle. A cette occasion, Richard ALLOW, directeur exécutif de l’Association Ivoirienne pour le Bien Être Familial (AIBEF) à pour sa part, au nom de tous les directeurs exécutifs présents,  exprimé toute sa gratitude et la joie de son équipe à recevoir en terre ivoirienne le nouveau sous bureau « En tant qu’ivoirien, je suis très fier que mon pays ait été choisi pour abriter le sous bureau et je souhaite que cette nouvelle présence puisse nous aider à accentuer nos efforts dans la fourniture des services de santé sexuelle et reproductive ». Joyce Rosie AYONG, la Présidente du MAJ Cameroun a remercié l’initiative au nom de tous les jeunes présents : « Nous remercions l’équipe IPPF pour ces quatre jours d’atelier très enrichissants. Parler des questions jeunes avec des représentants des jeunes que nous sommes, c’est la meilleure manière d’impliquer les jeunes dans les prises de décisions concernant les jeunes ». Le nouveau sous bureau de l’IPPF pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre est situé l’adresse: Angré 9ème tranche, près de l’immeuble CGK, BP : 06 BPM 2575 ABIDJAN 06, Abidjan - Côte D’Ivoire

Guinea report1

Guinée. Il faut agir sans attendre pour accroître le soutien et l’assistance aux victimes de violences sexuelles

Un nouveau rapport demande aux autorités guinéennes d’améliorer la prévention du viol et la prise en charge des victimes Les autorités doivent introduire une nouvelle loi sur les violences basées sur le genre Plus de 400 plaintes pour viol ont été enregistrées en 2021 ; la plupart des victimes étaient mineures Amnesty International et IPPFAR dénoncent les obstacles empêchant les victimes d’obtenir justice et menant à l’impunité Les victimes de violences sexuelles en Guinée se heurtent à la stigmatisation sociale, à un manque d’accès aux soins médicaux, ainsi qu’à d’importants obstacles à la justice, décrivent Amnesty International et le bureau régional Afrique de la Fédération Internationale Pour la Planification Familiale (IPPFAR) dans un rapport publié mardi 27 septembre et intitulé La honte doit changer de camp : Garantir les droits et la justice pour les victimes de violences sexuelles en Guinée. S’appuyant sur des entretiens avec des victimes de viol, des représentant·e·s des autorités administratives, judiciaires, traditionnelles et religieuses, des professionnel·le·s de la santé, des diplomates, et des représentant·e·s de la société civile, ce rapport analyse les nombreux obstacles à une prise en charge médicale effective pour les victimes de viol, à des examens médico-légaux, à un soutien psychologique et à l’accès à la justice en Guinée. Pour de nombreuses victimes, la justice reste hors de portée. « Les victimes et leurs proches nous ont dit à de nombreuses reprises que les terribles violences sexuelles qui leur ont été infligées sont exacerbées par le jugement de la société. Cependant, le silence entourant les cas de viol commence à se dissiper et la société civile s’emploie à dénoncer les violences sexuelles », a déclaré Samira Daoud, directrice régionale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre à Amnesty International. « Malgré les efforts récemment déployés par les autorités afin de s’attaquer à la question des violences sexuelles, il reste encore beaucoup à faire en termes d’information, de prévention, et d’accès aux soins et à la justice pour que la Guinée réponde à ses obligations relatives au droit international et régional en matière de droits humains. » En 2021, l’Office de protection du genre, des enfants et des mœurs (Oprogem) et la Brigade spéciale de protection des personnes vulnérables (BSPPV) - unités spécialisées au sein de la police et de la gendarmerie - ont traité plus de 400 cas de viol. La plupart des victimes étaient mineures, et certaines avaient moins de 13 ans. Ce rapport montre que le véritable nombre de viols est sans aucun doute plus élevé, compte tenu notamment du recours au règlement extrajudiciaire des affaires, et du nombre élevé de cas traités dans les centres médicaux. Stigmatisation sociale Les victimes de violences sexuelles et leurs proches sont souvent confrontés au jugement sévère de leur communauté, sur fond de forte stigmatisation sociale. La mère d’une fille disant avoir été violée a parlé à Amnesty International de la stigmatisation subie par son enfant : « [...] Quand nous sommes allées à l’hôpital, un des médecins a dit : “C’est la petite qui a été violée”. Ça fait mal. Où qu’elle aille, les gens la montrent du doigt. Elle est toujours enfermée à la maison. Elle ne sort pas ; elle communique à peine avec les gens. Elle veut retourner à l’école mais ce n’est pas possible. » Les autorités doivent en faire plus pour créer des campagnes de sensibilisation et d’éducation visant à lutter contre les attitudes sociales et culturelles sous-jacentes qui se traduisent par des discriminations contre les femmes et perpétuent les violences à leur égard. Ces campagnes doivent promouvoir la tolérance zéro face aux violences contre les femmes, discréditer les stéréotypes de genre nuisibles et les mythes associés au viol, éradiquer les préjugés existant contre les femmes victimes de violences, et encourager les victimes à demander des réparations. Urgence de l’amélioration de l’accès aux soins, aux droits sexuels et reproductifs et à un soutien psychologique La Guinée ne dispose pas d’un véritable numéro de téléphone gratuit permettant aux victimes de signaler des violences sexuelles et de recevoir des avis médicaux et juridiques. Et malgré certaines initiatives telles que la création de centres multi-services proposant des soins et un soutien juridique, la disponibilité, la qualité et l’accessibilité du système de santé doivent être renforcées pour les victimes, souvent issues d’un milieu modeste. De nombreuses victimes ne sont pas en mesure de bénéficier de véritables soins médicaux et psychologiques, ni de concrétiser leur droit à la santé sexuelle et reproductive. La plupart des médecins spécialistes pratiquent dans la capitale, Conakry, et le coût des soins peut parfois empêcher les victimes d’aller se faire soigner. Un médecin a déclaré à Amnesty International : « Nous pouvons proposer des consultations et des rapports médicaux gratuits. Mais si ces personnes présentent des complications nécessitant une intervention chirurgicale, ou des infections pour lesquelles un traitement médicamenteux est nécessaire, on ne peut pas faire cela gratuitement. » « Les préjugés de la société concernant le viol en Guinée, qui dissuadent souvent de signaler ce crime et de porter plainte, laissent les victimes de ces atrocités sans soins médicaux, soutien psychosocial, ni aide juridique afin d’obtenir justice et réparation », a déclaré Marie-Evelyne Petrus-Barry, directrice régionale de l’IPPFAR. « Les violences basées sur le genre sous toutes leurs formes sont reconnues comme des violations des droits humains par le droit et le système international des droits humains. Les inégalités de genre, les déséquilibres en matière de pouvoir et le mépris pour les droits humains sont souvent à la racine de ces actes odieux et empêchent les victimes de faire valoir leurs droits sexuels et reproductifs, et d’en bénéficier pleinement. En tant que défenseur·e·s des droits humains, nous devons tous et toutes prendre position et faire cesser ces actes inexcusables », a ajouté Marie-Evelyne Petrus-Barry. Accéder à la justice est pour les victimes une course d’obstacles Bien que de véritables progrès aient été accomplis par le renforcement du cadre juridique ces dernières années et la création d’unités de police et de gendarmerie spécialisées afin de répondre aux cas de violences sexuelles, accéder à la justice en Guinée reste une quête ardue semée d’embûches pour les victimes de violences sexuelles, tandis que les auteurs bénéficient souvent de l’impunité. Les autorités coutumières arrivent à faire pression en faveur d’arrangements extrajudiciaires menant à l’abandon des poursuites, ce qui est contraire à la loi et aux droits des victimes. Le nombre d’experts médico-légaux est insuffisant et bien que la présentation d’un rapport médico-légal ne soit pas exigée par la loi pour déposer plainte, cela est en pratique souvent requis. Et même quand ce document n’est pas demandé par la police ou la gendarmerie, son absence devient un obstacle majeur à une possible condamnation au tribunal. Les enquêtes judiciaires sont souvent entravées par le manque de ressources et de formation pour répondre aux affaires de violences sexuelles et mener des investigations, ce qui a un impact négatif sur la quête de justice des victimes. Faute d’aide juridictionnelle gratuite pour les personnes qui n’ont pas les moyens de payer les services d’un avocat, seules les organisations non gouvernementales peuvent fournir cette aide. De même, la justice guinéenne manque de ressources. La majorité des juges, dont la plupart sont des hommes, travaillent dans de mauvaises conditions. Les témoignages de victimes de viol montrent que certains de ces magistrats perpétuent des stéréotypes patriarcaux lorsque des affaires de violences sexuelles leur sont confiées. Par ailleurs, le fait que les victimes du massacre du 28 septembre 2009 aient dû attendre 13 ans pour espérer obtenir justice et réparation a constitué un puissant symbole d’impunité ; alors que les forces de défense et de sécurité ont tué plus de 150 manifestant·e·s et commis des crimes sexuels contre plus de 100 femmes dans un stade à Conakry ce jour-là. Afin de renforcer leur réponse face aux violences sexuelles, les autorités guinéennes doivent adopter en urgence une loi générale sur les violences basées sur le genre - une des recommandations du rapport - dans le but de renforcer la capacité de la justice, de la police et d’autres autorités responsables de l’application des lois, ainsi que des assistantes sociales et des professionnel·le·s de santé, à mettre pleinement en œuvre l’ensemble des dispositions légales en matière de lutte contre les violences à l’égard des femmes. « Les autorités guinéennes se sont engagées à combattre les violences basées sur le genre et le viol. Nous les appelons à prendre des mesures concrètes afin de renforcer les efforts entrepris par l’État pour prévenir les violences sexuelles et garantir aux victimes l’accès aux soins et à la justice », a déclaré Samira Daoud. Pour obtenir plus d’informations ou organiser une interview, veuillez prendre contact avec : -Ousmane DRABO, responsable médias au bureau régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale - courriel : [email protected] / Mob: +221 776234040 ou [email protected] -Mahmoud GARGA, Spécialiste - Communication stratégique, Relations avec les médias et Campagnes digitales, Bureau de la région Afrique de la Fédération Internationale Pour la Planification Familiale (IPPFAR) – courriel : [email protected] / téléphone : +254 704 626 920 A PROPOS DE LA RÉGION AFRIQUE DE L'IPPF (IPPFAR) La Fédération Internationale pour la Planification Familiale, région Afrique (IPPFAR) est l'une des principales organisations de prestation de services de santé sexuelle et reproductive (SSR) en Afrique, et l'une des principales voix de défense de la santé et des droits sexuels et reproductifs dans la région. Basée à Nairobi, au Kenya, l'objectif principal de l'IPPFAR est d'améliorer l'accès aux services de santé sexuelle et reproductive pour les jeunes, les hommes et les femmes les plus vulnérables d'Afrique subsaharienne. Soutenu par des milliers de bénévoles, IPPFAR s'attaque aux défis croissants du continent en matière de droits à la santé sexuelle et reproductive par le biais d'un réseau d'associations membres (AM) dans 40 pays. Pour ce faire, nous faisons de nos AM des entités capables de fournir et de maintenir des services de haute qualité, axés sur les jeunes et les populations les plus vulnérables. Nous travaillons avec les gouvernements, l'Union africaine, les commissions

Swiry

Le plaisir sexuel dans l'Afrique précoloniale

Cependant, depuis l'avènement de l'esclavage et de la colonisation, l'Afrique considère certains aspects du plaisir et de la romance comme étrangers en raison de l'imposition de valeurs étrangères, d'une mauvaise interprétation et d'une représentation erronée du mode de vie africain précolonial et du sexe. Avant le contact européen avec l'Afrique, la sexualité était hautement valorisée et l'Afrique disposait d'un processus de socialisation bien organisé et cohérent où les membres âgés de la société - comme les Ssenga qui étaient les tantes paternelles dans l'ancien royaume Baganda - initiaient les jeunes membres de la société aux concepts et aux actes de la sexualité sans honte, ridicule ou condamnation. Cependant, avec la colonisation, les colonisateurs ont réussi à redéfinir le concept de la sexualité africaine en déplaçant son caractère sacré des relations sexuelles communautaires aux relations sexuelles individuelles ou religieuses, avec une liberté d'expression et d'imagination mal canalisée comme le dit Kiru Taye, et je cite "Nos ancêtres ne s'allongeaient pas et ne pensaient pas à l'Angleterre" pendant le coït. Même l'exposition d'art sexuel n'est pas moderne. La présentation de l'art sexuel faisait également partie intégrante de l'Afrique ancienne avant la domination coloniale de l'industrie, après que l'Afrique ait perdu son utilisation puissante de l'imagination créative et sacrée dans le sexe, comme le montrent les anciennes images kémétiques représentant la fellation. DÉFINITION DE LA SEXUALITÉ DANS L’AFRIQUE ANCIENNE Selon le Dr Dee Amanze, la sexualité n'est "pas seulement" un mécanisme de reproduction mais aussi une pulsion biologique de base qui existe chez toutes les espèces et qui peut englober non seulement les rapports sexuels mais aussi les "contacts" sexuels sous toutes leurs formes. Dans la spiritualité africaine, la sexualité était considérée comme ayant différentes dimensions, en ce sens qu'elle ne s'exprimait pas uniquement par des rapports sexuels, car les Africains reconnaissaient que toutes les interactions sexuelles ne commençaient et ne se terminaient pas par l’objectif ultime de faire un enfant. La plupart des énergies sexuelles étaient exprimées différemment à travers les fétiches, les fantasmes, la mode, l'attitude, le comportement, les rôles, les rituels, les danses comme le Chisamba des Chewa, et les relations intimes. Par exemple:  LES GUERRIERS KURU Chaque année, au début de la saison de la chasse, les guerriers Kuru d'Afrique célébraient un rite de fertilité et de renouveau en perçant la terre avec leurs lances pour atteindre le ventre de la terre et fertiliser la terre en injectant leur sperme dans le sol ; et une fois la terre « enceinte », ils croyaient qu'elle portait spirituellement les animaux à chasser.Le processus de fécondation de la terre-mère chez ces guerriers impliquait une intense concentration mentale sur l'animal à chasser pendant qu'ils jouissaient. LE PEUPLE LOBI Un autre exemple nous vient du peuple Lobi des actuels Ghana et Burkina Faso qui avait un rituel de danse excitant à la fin de chaque saison où ils entraient dans les eaux pour célébrer Banguela (cérémonie de la vie).Après avoir été excité par la danse, chaque guerrier enfermait sa virilité dans un étui magique en forme de squelette qui symbolisait l'espèce animale à laquelle il souhaitait accorder l'essence de la vie par le biais de son sperme. SEQUENCE DE FORCE D’OSHUN Dans la séquence de force OSHUN d'Afrique de l'Ouest, l'énergie sexuelle va du "désir" à l'"excitation", à la "copulation", à la "satisfaction du plaisir", à la "conception", à la "naissance" et finalement à la "croissance" ou à l'énergie créatrice. En Afrique ancienne, OSHUN était considéré comme le dieu de la sexualité, de la fertilité, de la féminité et de la créativité. Cela s'explique par le fait que l'équilibre sexuel était le principe central d'OSHUN, car dans pratique d'OSHUN on ne pensait pas qu'il fallait recevoir sans donner. L'OSHUN a spiritualisé l'amour dans l'Afrique ancienne en se référant au sexe comme l'ouverture authentique et consciente de soi à la sensualité naturelle d'un rapprochement spirituel, intime et orgasmique de deux personnes qui sont naturellement liées par des désirs mutuels, le respect et la passion qui ouvre les deux à une libération totale, une vulnérabilité volontaire et une libération extatique. Postérieurement, en raison de la représentation erronée de l'OSHUN par des promoteurs patriarcaux comme Edward et Mason (1985) dans leur texte fondateur Black Gods : Orisa Studies in the New World, qui dit :  "OSHUN donne des plaisirs psychologiques et physiques aux sens et un plaisir mental et elle est une prostituée ou une prostituée qui apporte le plaisir physique..." OKAJEPISA OMUKAZENDA Le "traitement Okajepisa omukazenda" était également populaire chez les Himba, dans le nord de la Namibie et dans le Kunene en Angola, où des relations sexuelles étaient offertes aux invités. De même, chez les Maasai et les Agikuyu, lorsqu'un homme rentrait chez lui et trouvait une lance devant sa maison, il savait automatiquement que sa femme avait des relations sexuelles avec un autre homme et s'en tenait à l'écart. HERITAGE DE L’EPOUSE Chez les Luo, les Igbo, les Yoruba et les Hausa-Peuhl, l'héritage des femmes était considéré comme un moyen d'aider les veuves et les orphelins, dans la mesure où, lorsqu'un homme meurt, ses frères et les membres masculins de sa famille s'asseyaient pour décider lequel d'entre eux était le plus apte à assumer les responsabilités laissées par le défunt. Mais avec l'introduction de la hiérarchie coloniale, comme l'indique Oyeronke Oyewumi, ces pratiques ont pris un tour dangereux pour les femmes. LA CULTURE DU PAON WOODABE Dans la culture sexuelle Woodabe, en revanche, les hommes traitaient leurs femmes comme la plupart des oiseaux traitent leurs femelles. Dans la tribu Woodabe du Niger, du Cameroun, de la République centrafricaine, du Nigeria et du Tchad, et selon « la culture du paon », on croyait que les femmes avaient des pouvoirs sexuels et étaient autorisées à avoir plusieurs hommes autres que leur mari. Les hommes Woodabe se maquillaient, mettaient des plumes de paon et organisaient des danses spectaculaires pour impressionner leurs femmes. KUNYAZA OU KACHABALI La pratique sexuelle Kunyaza ou Kachabali est une autre pratique sexuelle ancienne d'Afrique centrale, originaire du Rwanda mais également pratiquée au Kenya et en Ouganda. Il s'agit d'une pratique sexuelle qui se concentre uniquement sur le déclenchement de l'éjaculation féminine et non d'un seul, mais de plusieurs orgasmes chez les femmes lors de rencontres "hétérosexuelles". La sexualité dans l'Afrique ancienne n'était pas seulement influencée par l'interaction entre les facteurs physiques, mais aussi entre les facteurs biologiques, physiologiques, sociaux, économiques, politiques, religieux et, surtout, spirituels. La plupart des pratiques sexuelles africaines se retrouvent dans les contes populaires africains et dans la plupart des traditions orales africaines, comme les chants traditionnels de nubilité, tels que ce chant du rite de nubilité du peuple Ashanti et d'autres des Zulu, Agikuyu, Maasai, Mende, Bechuama, Pondo et Lokele, qui suggèrent une expression collective des « fantasmes sexuels » dans l'Afrique ancienne : "Réjouissez-vous, réjouissez-vous, Vagin d'Adwoa,  si quelqu'un te mange, et ne te récompense pas, tue-le" L'invasion coloniale de l'Afrique, l'esclavage et les religions européennes ont imposé une honte toxique dans les pratiques sexuelles sacrées de l'Afrique... Nzwegu a déclaré que "c'était une vision occidentale de se concentrer sur le plaisir masculin comme mesure du bon temps au lit". La hiérarchie des sexes de l'Occident érotise la domination masculine et la soumission féminine, mais les Africains devraient se concentrer sur la décolonisation de leurs esprits de ce conditionnement grossier et créer une histoire moderne allant au-delà des frontières coloniales et religieuses imposées. Les Africains, tout comme leurs ancêtres, devraient associer la sexualité à la créativité plutôt que d'associer le sexe à la honte.   REFERENCES 1.Kira Taye His Treasure  2.Egyptian images depicting Fellatio 3.Baba of Karo (Hausa people) By Mary F Smith 4.Invention of Women Oyeronke Oyewumi 5.Kunyaza: The Secret to Female Pleasure by Habeeb Akande 6.Girls Nubility Rites in Ashanti by Peter Sarpong   Par Swiry Nyar Kano Swiry Nyar Kano est une créatrice de contenu sur l'histoire et la spiritualité africaine, un défenseur de la santé mentale, une diplômée en microbiologie et biotechnologie et une créatrice de mode africaine.

Hawwii, 14, poses outside of a primary school in Wonchi Woreda in Ethiopia_Images of Empowerment library_by Getty Images photographer Maheder Haileselassie Tadese
20 juin 2022

L'IPPF continue à s'élever contre et à condamner toutes les formes de violence sexuelle utilisées comme tactiques de guerre

En 2015, la résolution (A/RES/69/293) de l'Assemblée générale des Nations unies a proclamé le 19 juin ‘Journée internationale pour l'élimination de la violence sexuelle en temps de conflits’. Cette commémoration annuelle sensibilise à la nécessité de mettre fin aux violences sexuelles liées aux conflits, honore les survivant(e)s du monde entier et rend hommage à tous ceux et celles qui ont courageusement consacré leur vie à l'éradication de ces crimes. Aujourd'hui et chaque jour, l'IPPF se joint au reste du monde pour s'élever contre ces atrocités commises à l'encontre des plus vulnérables et pour répondre aux besoins des personnes touchées en matière de santé et de droits sexuels et reproductifs (DSSR). La violence à caractère sexuel et sexiste (SGBV) désigne tout acte commis contre la volonté d'une personne qui est fondé sur la différence de genre et là où les rapports de force sont inégaux. Cela comprend aussi bien la violence physique qu'affective et émotionnelle que psychologique ainsi que la violence sexuelle et le refus d'offrir des ressources ou des services. La violence comprend les menaces de violence et la coercition. Si le taux de cette violence est déjà élevé en temps normal, la violence sexuelle est encore plus exacerbée en période de conflit. Malheureusement, elle a été, et continue d'être utilisée comme une arme de guerre et de terreur, une tactique destinée à déstabiliser les adversaires. Non loin des zones de guerre, les filles et les femmes, en l’absence des hommes du foyer - pères, frères, maris - partis combattre, sont la cible de pillages et d’agressions. La violence sexuelle à l'encontre des filles, des femmes, des garçons et des hommes peut entraîner toute une série de conséquences néfastes pour la santé physique, mentale et psychosociale, et notamment des effets négatifs sur la santé sexuelle et reproductive, tels que des grossesses non désirées, des problèmes gynécologiques et des infections sexuellement transmissibles, dont le VIH/Sida. Dans plusieurs pays du continent africain, de la RDC au Sud-Soudan, en passant par l'Éthiopie, les Associations Membres de l’IPPF ont pu constater l'ampleur de ces conséquences, notamment lorsque les appels diplomatiques sont noyés par ceux de groupes armés perpétuant et renforçant les conflits. Pour répondre aux besoins urgents des populations touchées en matière de santé sexuelle et reproductive (SSR) au début d'une crise humanitaire, l'IPPF met en œuvre le dispositif minimum de services initiaux (DMSI) en matière de SSR. Le DMSI est une série d'activités cruciales et vitales nécessaires pour atténuer et traiter tout excès de morbidité et de mortalité lié à la SSR. Dans les situations aiguës, prolongées et post-conflictuelles, notre réseau d'Associations Membres et de Partenaires de Collaboration locaux fournit un ensemble de services et d'activités complets en matière de santé et de droits sexuels et reproductifs afin de répondre aux besoins des femmes, des jeunes filles et des jeunes gens. En travaillant avec les communautés et les personnes affectées par la guerre, nous mobilisons différents acteurs pour prévenir et répondre à la violence sexuelle dans les conflits. Cela va de nos agents de santé communautaires qui sensibilisent à la violence sexuelle et sexiste, à nos prestataires de soins de santé qui proposent une prise en charge clinique du viol et d'autres formes de violence sexuelle. Nous avons également mis en place des partenariats solides et efficaces avec d'autres acteurs afin de garantir la fourniture de services psychosociaux et de soutien juridique. Dans la mesure du possible, nous aidons également les survivant(e)s à mettre en place et à gérer des activités génératrices de revenus. Nous apprécions le pouvoir de la collaboration et de la coopération dans la prévention et la lutte contre la violence sexuelle dans les situations de conflit. C’est pour cela que nous participons activement aux activités des clusters et sous-clusters pertinents dans les réponses humanitaires. Ceci afin de garantir que la santé et les droits sexuels et reproductifs ne soient pas négligés et qu'ils soient suffisamment financés pour pouvoir répondre à la violence sexuelle. Nos fervents défenseurs ne relâchent pas leurs efforts pour obtenir des changements de politiques régionales et nationales et leur mise en œuvre afin de lutter contre l'impunité. En travaillant sur les changements de politiques, nous contribuons à ce que les auteurs de violences soient tenus responsables de leurs actes. Il est impératif que les États, les agences de l'ONU, les organisations de la société civile, les médias et les communautés continuent à s'engager dans la prévention des conflits et des crises, qu'ils soient d'origine humaine ou naturelle, et à sensibiliser à la lutte contre la violence sexuelle. L'IPPF continuera à s'élever contre et à condamner toutes les formes de violence sexuelle en tant que tactique de guerre et à renforcer sa prestation de services afin d'atténuer les risques, mais aussi de répondre aux besoins criants des femmes, des filles et des jeunes en matière de santé et de droits sexuels et reproductifs dans toute leur diversité dans les situations de conflit. By Helene Stéphanie Mekinda Ndongo Spécialiste Genre, Inclusion et Réponse Humanitaire, IPPF Région Afrique

Associação Guineense para o Bem Estar Familiar

La Guinée-Bissau est dix fois moins grande que sa voisine la Guinée-Conakry, mais sa population souffre de problèmes de santé sexuelle et reproductive (SSR) tout aussi pénibles. L'Associação Guineense para o Bem Estar Familiar a été créée en 1993 pour s'attaquer au problème majeur du planning familial : donner aux couples les moyens de faire des choix actifs et informés sur le nombre d'enfants qu'ils souhaitent avoir et sur le moment où ils les auront.
 
Depuis lors, le travail de l'association membre s'est étendu pour englober toute une série de préoccupations liées à la santé sexuelle et reproductive. Elle fournit aux jeunes des informations, une éducation et une communication (IEC) et une communication pour le changement de comportement (CCC) en matière de santé sexuelle et reproductive ; elle travaille sur la prévention, le diagnostic et la gestion des infections sexuellement transmissibles (IST), y compris le VIH ; elle fournit des soins et un soutien après l'avortement ; elle fournit des soins aux victimes de la violence liée au genre (VBG) ; et elle plaide fortement au niveau gouvernemental pour une législation visant à prévenir la VBG.

L'Associação Guineense para o Bem Estar Familiar a obtenu ces résultats grâce à une équipe restreinte mais engagée qui gère plus de cent points de service, y compris des cliniques fixes et des points de service communautaires. Malgré sa taille relativement modeste, l'organisation se développe rapidement grâce au soutien central de l'IPPF, à des partenariats gouvernementaux influents et au soutien d'organisations non gouvernementales, dont l'UNFPA.

Marie-Evelyne Petrus-Barry

Feminist Opportunities Now: Empowerment des organisations féministes sur trois continents

7 février 2023, Nairobi, Kenya - La Région Afrique de la Fédération internationale pour la planification familiale (IPPF), en collaboration avec l'Ambassade de France à Nairobi, Kenya, lance un nouveau programme qui vise à renforcer les organisations féministes appartenant à la société civile (OSC) dans 10 pays et sur 3 continents - – il s’agit du projet Feminist Opportunities Now (FON). Le projet FON appuiera les petites organisations féministes locales à devenir plus diversifiées et résistantes lorsqu'elles abordent et répondent aux violences basées sur le genre, aux inégalités, à la discrimination et aux autres violations des droits humains liées au genre. Le projet est financé par le gouvernement français via l'Agence française de développement (AFD). Ce projet sera mis en œuvre dans 10 pays, dont six en Afrique (Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée, Ethiopie, Kenya et potentiellement au Niger). Les autres pays sont la Colombie, le Mexique, le Bangladesh et le Sri Lanka. S'exprimant lors du lancement du projet FON à l'ambassade de France à Nairobi le 7 février, la directrice régionale de l'IPPF Region Afrique, Mme Marie-Evelyne Petrus-Barry, a déclaré que « Les violences basées sur le genre sous toutes leurs formes sont reconnues comme des violations des droits humains par la jurisprudence et le système international des droits humains. Les inégalités de genre, les déséquilibres en matière de pouvoir et le mépris pour les droits humains sont souvent à la racine de ces actes odieux et empêchent les victimes de faire valoir leurs droits sexuels et reproductifs, et d’en jouir pleinement. En tant que défenseur·e·s des droits humains, nous devons tous et toutes prendre position et faire cesser ces actes inexcusables ». Feminist Opportunities Now est un projet qui s'appuie sur des principes féministes avec un engagement profond en faveur de la protection et de la promotion des droits humains et de la lutte contre les inégalités et les discriminations, notamment à l'égard des femmes et des filles. FIN Pour obtenir plus d’informations ou organiser une interview, veuillez prendre contact avec : Mahmoud Garga, Communication stratégique, Relations avec les médias et Campagnes digitales, Bureau de la région Afrique de la Fédération internationale pour la planification familiale – courriel : [email protected] / téléphone : +254 704 626 920 A PROPOS DU PROJET FEMINIST OPPORTUNITIES NOW (FON) L'objectif du projet Feminist Opportunities Now (FON) est de renforcer les capacités des mouvements de femmes, par le biais de sous-subventions aux organisations féministes, avec un effort particulier pour atteindre les petites organisations, souvent non enregistrées, pour aborder et répondre à la violence basée sur le genre. Le programme est développé sur la base d'un modèle écologique, en utilisant des approches multidisciplinaires et visant a transformer les rapports entre les genres. En complément des sous-subventions directes (pour un montant de 7 millions d'euros), FON offrira également une opportunité unique de mentorat à plus long terme pour soutenir les organisations féministes dans leur développement global, avec des formations spécifiquement adaptées à leurs besoins. FON aidera également les organisations à identifier d'autres sources de financement. Le projet comprendra également un volet recherche-action pour comprendre comment ces approches peuvent être étendues et rendues durables. A PROPOS DE L'IPPF RÉGION AFRIQUE La Fédération internationale pour la planification familiale, région Afrique (IPPFAR) est l'une des principales organisations de prestation de services de santé sexuelle et reproductive (SSR) en Afrique, et l'une des principales voix de défense de la santé et des droits sexuels et reproductifs dans la région. Basée à Nairobi, au Kenya, l'objectif principal de l'IPPFAR est d'améliorer l'accès aux services de santé sexuelle et reproductive pour les jeunes, les hommes et les femmes les plus vulnérables d'Afrique subsaharienne. Soutenu par des milliers de bénévoles, IPPFAR s'attaque aux défis croissants du continent en matière de droits à la santé sexuelle et reproductive par le biais d'un réseau d'associations membres (AM) dans 40 pays. Pour ce faire, nous faisons de nos AM des entités capables de fournir et de maintenir des services de haute qualité, axés sur les jeunes et les populations les plus vulnérables. Nous travaillons avec les gouvernements, l'Union africaine, les Commissions économiques régionales, le Parlement panafricain, les organes des Nations unies, entre autres, pour élargir les engagements politiques et financiers en faveur de la santé et des droits sexuels et reproductifs en Afrique. Visitez notre site web. Suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube. A PROPOS DU CONSORTIUM FEMINIST OPPORTUNITIES NOW Le consortium qui mettra en œuvre ce projet est composé du bureau régional Afrique de la Fédération internationale pour la planification familiale en tant chef de file, de Creating Resources for Empowerment and Action Inc. (CREA), Empow'Her (EH), de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et de Médecins du monde-France (MdM-FR).  

IPPF 2022 achievements
09 janvier 2023

IPPF Africa Region's accomplishments in 2022: Promoting and Protecting Reproductive Health and Rights in Africa

The International Planned Parenthood Federation (IPPF) is a global organization that works to promote and protect sexual and reproductive health and rights in Africa and around the world. With a focus on providing access to quality health services, education, and advocacy, IPPF has been active in Africa for over six decades, working with governments, civil society organizations, and local communities to improve the health and well-being of individuals and families. In 2022, IPPF Africa Region (IPPFAR) achieved several milestones, including the welcoming of three new Collaborative Partners (Senegal, Kenya, and South Africa), and the opening of a new sub-office in Abidjan, Ivory Coast, which will ensure more cost-effective, dedicated, and timely support for programme delivery in the region, especially in response to humanitarian crises. The sub-office will support regional advocacy efforts and create opportunities for partnerships with other international organizations and donors operating in the region. One notable achievement of IPPFAR in 2022 was its commitment to standing up for the human rights of those in need. The organization has received international recognition for its proactive and robust response to the Roe v Wade ruling, which made headlines around the world. IPPFAR has also gained international recognition for its Treasure Your Pleasure campaign;  With the goal of reducing stigma and promoting positive, healthy, and consensual sex education, the campaign reached nine million people across Africa and has been featured in several international media outlets including The New York Times and . Additionally, IPPFAR partnered Amnesty International to address gender-based violence in Guinea, and is leading a consortium: The  Feminist Opportunities Now project, funded by the Agence Française de Développement representing 14 million euros, and which aims to address and respond to gender-based violence in ten countries, six of which are in Africa. The IPPF Africa Region increased its advocacy work, partnering with the African Union and Member Associations to hold Governments accountable for their national and regional sexual and reproductive health and rights (SRHR) commitments and to ensure equitable access to health services. Thanks to the advocacy work of the ABPF, the IPPF Member Association in Benin, the country's National Assembly adopted a new law that allows women and gender non-conforming people to end their pregnancy within the first three months if it is likely to "aggravate or cause material, educational, professional or moral distress, incompatible with the woman or the unborn child's interest.” IPPFAR is also committed to becoming more youth-focused, collaborating with young people in the region to strengthen the structure of the Youth Action Movement and providing capacity building to other Member Associations through its Youth Centers of Excellence. Throughout the year, IPPFAR provided crucial support in areas experiencing humanitarian crises, including the Tigray conflict in Ethiopia, Tropical Cyclone Ana in Madagascar, and the flooding in West Africa. Thanks to IPPF Streams 2 and 3, and the implementation of the Minimum Initial Service Package (MISP) for SRHR  by Member Associations, the organization provided essential services to those in need. Through its various programmes in 2022, IPPFAR recorded significant achievements in promoting and defending the rights of women, girls, and men in sub-Saharan Africa and continued to demonstrate its commitment to protecting the human rights, reproductive justice, and equity of all people.

The Greats - Anna Zolnierowicz - The Future Is Female
05 décembre 2022

16 jours d'activisme contre la violence basée sur le genre - LE FEMINICIDE

Le terme « Féminicide » a été défini pour la première fois en 1976 par l’auteure féministe sud-africaine Diana Elisabeth Hamilton Russel comme « le fait pour des hommes de commettre un meurtre sur des femmes pour la simple raison qu’elles sont des femmes ».  Pour être qualifié de féminicides, l’assassinat d’une femme doit nécessairement être associé à des motifs liés à son identité de femme.  Ainsi une femme tuée dans un cambriolage ou par un chauffard ne peut pas être de facto considérée comme victime d’un féminicide. Le meurtrier n’est pas nécessairement un homme.  Les types de féminicides Le terme féminicide fait allusion à deux types de crimes : le féminicide intime et le féminicide non intime. Le premier est commis par un conjoint, un ex conjoint ou un membre de la famille. Selon une étude citée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), plus de 35 % des femmes tuées dans le monde le seraient par leur partenaire, contre 5 % seulement des meurtres concernant les hommes.  Le second est commis par un inconnu. Les exemples les plus fréquemment cités sont les centaines de femmes tuées durant de nombreuses années à Ciudad Juarez, au Mexique, ou la tuerie antiféministe à l’Ecole polytechnique de Montréal en 1989. Cependant l’OMS reconnaît deux (02) autres catégories de féminicide en plus de ceux-là : il s’agit du crime d’honneur et le féminicide lié à la dot.  Le crime d’honneur est pratiqué par un homme ou une femme membre de la famille ou du clan de la victime, lorsqu’une femme est accusée d’avoir transgressé des lois morales ou des traditions — commettre un adultère, avoir des relations sexuelles ou une grossesse hors mariage, ou même avoir subi un viol — pour protéger la réputation de la famille. Quant au féminicide lié à la dot, il correspond à l’homicide d’une femme par sa belle-famille, lors du mariage dû à une dot insuffisante (pratiqué notamment en Inde).  Le féminicide en Afrique Globalement, nous constatons un manque de données et une insuffisance d’analyses portant sur le féminicide en Afrique. Au-delà d’un besoin et de l’existence de données complètes récentes, fiables, et d’analyses sociologiques traitant de cette thématique, les experts s’accordent sur le fait que les statistiques disponibles sous-estiment vraisemblablement l’ampleur du phénomène à l’échelle mondiale, y compris en Afrique. En Côte d’Ivoire, à Bocanda, en avril 2021, un cultivateur résidant à Abouakro, M. Paul, est soupçonné d’avoir ôté la vie à sa femme, dans la nuit du jeudi 8 avril 2021, pour cause d’infidélité présumée.   Récemment , le jeudi 10 novembre 2022, Une femme enceinte est morte après avoir été poignardée par son voisin dans un immeuble, à Yopougon quartier Ananeraie.   Les continents africains et américains sont les régions où les femmes risquent le plus d'être tuées par leur partenaire intime ou un membre de leur famille. En Afrique, le taux était d'environ 3,1 victimes pour 100 000 femmes, tandis qu'il était de 1,6 sur le continent américain, 1,3 en Océanie et 0,9 en Asie. Le taux le plus bas a été enregistré en Europe, avec 0,7 victime pour 100 000 femmes. Avec un taux d’homicides conjugaux/familiaux de 3,1 pour 100 000 femmes, l’Afrique est la région où les femmes ont le plus de risques de se faire tuer par un partenaire intime ou un membre de la famille.  Selon une étude d’ONU Femmes, l’Afrique comptait en 2019 19 000 cas de décès de femmes, dont 10 000 dus au partenaire (intime). Et 69% des femmes tuées en 2017 l’avaient été par leur partenaire ou par un membre de la famille.   Au Zimbabwe, en 1998, parmi les affaires de meurtres dont avait été saisie la Cour supérieure de Harare, six sur dix (6/10) avaient trait à la violence conjugale. En Côte d’Ivoire, une enquête inédite initiée et financée par l’organisation des Citoyennes pour la Promotion et Défense des droits des Enfants, Femmes et Minorités (CPDEFM), ONG fondée par la juriste Sylvia Apata, a révélé environ 416 cas de féminicides à Abidjan entre 2019 et 2020, et des milliers de cas de violences basées sur le genre. Amnesty International estime qu’en Afrique du Sud, toutes les six (06) heures en moyenne, une femme est tuée par son mari ou son compagnon. Un chiffre alarmant qui place le pays parmi les plus dangereux pour les femmes, avec un niveau de violence comparable à celui d’un pays en guerre. Apres l’Afrique du Sud, le Sénégal est aussi cité parmi les pays dans lesquels les cas de féminicides sont nombreux. Les facteurs ou causes majeurs du féminicide  Les facteurs du féminicide sont multiples et se trouvent à plusieurs niveaux : individuel, communautaire, sociétal et structurel.   Au niveau individuel, plusieurs éléments peuvent être relevés. Il s’agit entre autres, le manque d’autonomisation des femmes, de ressources financières limitées, d’un taux de chômage élevé, ou de délinquance par exemple. Au niveau relationnel ou familial, nous pouvons énumérer les problèmes de santé mentale des partenaires qui deviennent agressifs, la volonté de domination et d’emprise sur sa partenaire, refus de liberté de la femme, soupçon d’infidélité, paranoïa, traumatisme dû à une incapacité à supporter une rupture, volonté de séparation, entre autres.  Au niveau communautaire, on constate de facto une inégalité entre les sexes. Ce qui fait que lorsque certaines femmes désirent s’émanciper et prendre les devants ou réclamer leurs droits, elles sont mal vues et peuvent être assassinées pour cette raison car on pense qu’elles veulent « dominer » ou « prendre la place de l’homme », dans certaines communautés.  Enfin au niveau sociétal ou structurel, nous pouvons relever certains éléments pouvant contribuer au phenomene tels que le non-respect des droits de la femme, l’impunité dont bénéficient les meurtriers, la corruption dans le system judiciaire, le poids de la tradition et de la religion, et l’irresponsabilité des autorités et surtout de l’Etat à se prononcer véritablement sur la question.  Les actions concrètes entreprises contre le féminicide Alors que de nombreuses africaines restent soumises à de multiples abus, des acteurs communautaires, des femmes influentes et de jeunes militantes luttent ardemment pour une mise en place efficiente de dispositions législatives contre le féminicide en Afrique. Les Etats africains signataires de traités internationaux garantissant la lutte contre ces violences peinent à faire appliquer leurs engagements, et ce malgré l’adoption de lois plus sévères. Les autorités politiques sont en réalité entravées par le droit coutumier, souvent prééminent sur le droit moderne, notamment en zones rurales. Une supériorité qui favorise une culture de l’impunité, où les arrangements à l’amiable entravent le bon déroulement du processus judiciaire. En ce qui concerne le rôle de l'État, de nombreux pays n'ont pas de législation sur le féminicide, de sorte qu'aucune information n'est recueillie, expliquant de manque de données fiables et récentes sur l’ampleur du phénomène. Même lorsqu'ils incluent le féminicide dans leur législation, plusieurs d’entre eux peinent à créer un climat favorable (pour que les survivantes et les familles signalent les violences), ou n'ont pas réussi à mettre en œuvre une collecte et une publication adéquates des informations locales. C’est face à ce constat d’inefficacité des institutions qu’ont émergé de nouveaux acteurs engagés pour changer les mentalités et protéger la vie des femmes. Là où les campagnes publiques de sensibilisation échouent à convaincre des époux ou des hommes de bannir la violence contre les femmes, chefs religieux, autorités traditionnelles et mouvements d’activistes apparaissent comme des intermédiaires légitimes. Certaines actions ont également été entreprises pour éradiquer ce phénomène. Au Sénégal par exemple, plusieurs leaders religieux et communautaires ont décidé de sortir du silence et de sensibiliser leurs fidèles lors des prières du vendredi. Ils enjoignent en effet les maris à ne pas violenter leurs épouses. Dans la lutte contre le féminicide en Afrique, l’apport des organisations dans la lutte contre le féminicide est tout aussi remarquable. En 2021, L’IPPF région Afrique, en consortium avec quatre autres organisations internationales a lancé un projet intitulé : « Feminist Opportunities Now » (FON), qui a pour objectif de renforcer les capacités des mouvements de femmes, via des subventions aux organisations féministes locales dans 9 pays – dont 6 en Afrique, avec un effort particulier pour atteindre les petites organisations locales, souvent non enregistrées, pour aborder et répondre à la violence basée sur le genre. Le projet fera avancer l'agenda féministe en s'attaquant à la violence sexiste afin de promouvoir, protéger et réaliser les droits humains de tous. Malgré les avancées observées dans plusieurs pays africains à ce jour (notamment à travers les lois, les manifestations et la volonté politique apparente), le féminicide sévit toujours. Combattre ce fléau mondial, c’est agir non seulement au niveau de l’éducation mais également au niveau des institutions. S’agissant de l’éducation, il est important de mettre fin, surtout chez les plus jeunes, à ces attitudes violentes à travers l’école, les foyers et les communautés ou ils évoluent. Enfin, en ce qui concerne les institutions, les Etats doivent mettre en œuvre plusieurs politiques publiques en faveur de cette lutte contre les violences envers les femmes, notamment le féminicide. BIBLIOGRAPHIE :    OMS : Fiche d’information « Comprendre et lutter contre la violence à l’égard des femmes » https://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/86253/WHO_RHR_12.38_fre.pdf ONU Femmes : « Etat des lieux de la situation dans le monde »  https://www.onufemmes.fr/nos-actualites/2019/11/25/feminicides-etat-des-lieux-de-la-situation-dans-le-monde Amnesty international « Rapport 21/22 » : https://www.amnestyalgerie.org/wp-content/uploads/2022/03/Rapport-Annuel-Amnesty-International-FR.pdf UNFPA « Journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes et aux filles » : https://www.unfpa.org/fr/events/journee-internationale-pour-lelimination-des-violences-faites-aux-femmes TV5 Monde « Etat des lieux des violences faites aux femmes en Afrique »  : https://information.tv5monde.com/afrique/etat-des-lieux-des-violences-faites-aux-femmes-en-afrique-433820 L’article « le foyer , l’endroit le plus dangereux pour les femmes » UNODC ( office des nations unies contre la drogue et le crime ) : https://www.unodc.org/unodc/fr/frontpage/2018/November/le-foyer--lendroit-le-plus-dangereux-pour-les-femmes-o-la-majorit-des-femmes-victimes-dhomicide-dans-le-monde-sont-tues-par-leur-partenaire-ou-leur-famille--selon-une-tude-de-lonudc.html                                                  Par Nancy ADEPAUD et Martine OUEDRAOGO,                                              Stagiaires à l'IPPF Région Afrique et Militantes pour les Droits de la Femme

Abidjan launch party

Soirée de lancement du sous bureau IPPF de l'Afrique de l'Ouest et du Centre

Le bureau Afrique de la Fédération Internationale pour la Planification Familiale (#IPPF) a réuni du 17 au 22 octobre à Abidjan, l’ensemble des Directeurs exécutifs et Présidents des Mouvements d'Actions des Jeunes (MAJ) de ses Associations Membres de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (francophones, anglophones et lusophones) dans le cadre du lancement de son nouveau sous bureau pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Revivez les moments forts de cet événement ici Abidjan Sub Office Launch Photo Album et sur la video ci-dessous.

IPPF West Africa EDs and YAM Presidents in Abidjan, Cote d'Ivoire
28 octobre 2022

La Côte d’Ivoire reçoit les associations membres de l’IPPF de l’Afrique de l’Ouest et du centre pour le lancement du nouveau sous bureau IPPF de la sous-région

Le bureau Afrique de la Fédération Internationale pour la Planification Familiale (IPPF) a réuni du 17 au 22 octobre à Abidjan, l’ensemble des Directeurs exécutifs et Présidents des Mouvements d'Actions des Jeunes (MAJ) de ses Associations Membres de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (francophones, anglophones et lusophones) dans le cadre du lancement de son nouveau sous bureau pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.   Avec cet ancrage dans la sous-région, l’IPPF souhaite d’une part se rapprocher de ses associations membres et partenaires de collaboration, tout en leur fournissant un appui technique plus soutenu, et d’autre part à créer des alliances stratégiques en vue d’amplifier le plaidoyer autour de problématiques clés relatives aux droits des femmes et des jeunes et plus spécifiquement, leurs droits à la santé sexuelle et reproductive. Dans son allocution d’introduction, la Directrice Régionale de IPPF, Marie Evelyne Pétrus-Barry a souhaité que « ...la fédération grandisse afin de mieux influencer les politiques publiques et atteindre les zones où les besoins en services de santé sexuelle et reproductive ne sont pas rencontrés ».  Elle également insisté sur l’implication effective des jeunes dans les questions de la Fédération et de des Associations Membres conformément au nouveau cadre stratégique : « Nous souhaitons que cet atelier soit pour vous jeunes, une réelle opportunité d’exprimer vos envies et vos espoirs pour votre sous-région, pour vos associations membres et pour l’IPPF plus largement ». Durant les quatre jours d’atelier, les trente-huit (36) représentants des dix-huit Associations Membres de l’Afrique de l’Ouest et du Centre ont discuté et élaboré un plan d’action matérialisant la nouvelle vision de l’IPPF articulée autour des objectifs du nouveau cadre stratégique sur la période 2023-2028 avec un accent particulier les questions de plaidoyer. Les participants ont notamment exploré et discuté sur une compréhension commune du plaidoyer en tant que mot et en tant qu'action, la situation du plaidoyer dans le projet de cadre stratégique et comment il s'aligne sur le travail de plaidoyer déjà effectué au niveau national.  A ce propos, Dr AKU Abubakar, directeur exécutif du “Planned Parenthood Féderation of Nigeria’ a estimé que  “Le plaidoyer est une partie essentielle de notre travail ; sans plaidoyer, il serait difficile de réaliser nos programmes". Le plan d'action issu de cette rencontre  contribuera ainsi à renforcer la synergie entre les associations membres de l'IPPF et à consolider leurs initiatives communes de plaidoyer pour l'accès des femmes à des services de santé sexuelle et reproductive adaptés et diversifiés. L’atelier a également été l'occasion pour les représentants de Mouvements Actions Jeunes de plaider pour le renforcement des capacités des jeunes afin qu'ils puissent mieux contribuer à la fourniture de services SDSR de qualité aux populations marginalisées. “Les jeunes jouent un rôle de facilitateur de l'Education Complète à la Séxualité (ECS), de pairs éducateurs sur la Santé Sexuelle et Réproductive (SSR) au niveau communautaire pour faire évoluer les normes, croyances et traditions défavorables.” a soutenu Aliu IDRISSU, le Président MAJ du Ghana. Une session a été également consacrée à la préparation stratégique et logistique de la prochaine Assemblée Générale de IPPF à Bogota en novembre prochain à laquelle l’ensemble des participants doivent prendre part.  Selon Comlan Christian AGBOZO, Directeur exécutif l’Association Béninoise pour le Bien Être Familial, « cet atelier a été une belle occasion de brassage et de partage d’expériences entre les directeurs exécutifs après un long moment de contacts distants liés à la COVID 19 ». Il poursuit « je félicite l’équipe IPPF pour cette initiative de mettre en place un sous bureau en Afrique de l’Ouest, cela se traduit par un rapprochement de l’administration aux administrés, donc que nos préoccupations puissent être rapidement prises en compte ».    Les quatre jours d’atelier se sont achevés sur une note très festive avec une soirée de lancement officiel du nouveau sous bureau avec des performances artistiques et culturelle. A cette occasion, Richard ALLOW, directeur exécutif de l’Association Ivoirienne pour le Bien Être Familial (AIBEF) à pour sa part, au nom de tous les directeurs exécutifs présents,  exprimé toute sa gratitude et la joie de son équipe à recevoir en terre ivoirienne le nouveau sous bureau « En tant qu’ivoirien, je suis très fier que mon pays ait été choisi pour abriter le sous bureau et je souhaite que cette nouvelle présence puisse nous aider à accentuer nos efforts dans la fourniture des services de santé sexuelle et reproductive ». Joyce Rosie AYONG, la Présidente du MAJ Cameroun a remercié l’initiative au nom de tous les jeunes présents : « Nous remercions l’équipe IPPF pour ces quatre jours d’atelier très enrichissants. Parler des questions jeunes avec des représentants des jeunes que nous sommes, c’est la meilleure manière d’impliquer les jeunes dans les prises de décisions concernant les jeunes ». Le nouveau sous bureau de l’IPPF pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre est situé l’adresse: Angré 9ème tranche, près de l’immeuble CGK, BP : 06 BPM 2575 ABIDJAN 06, Abidjan - Côte D’Ivoire

Guinea report1

Guinée. Il faut agir sans attendre pour accroître le soutien et l’assistance aux victimes de violences sexuelles

Un nouveau rapport demande aux autorités guinéennes d’améliorer la prévention du viol et la prise en charge des victimes Les autorités doivent introduire une nouvelle loi sur les violences basées sur le genre Plus de 400 plaintes pour viol ont été enregistrées en 2021 ; la plupart des victimes étaient mineures Amnesty International et IPPFAR dénoncent les obstacles empêchant les victimes d’obtenir justice et menant à l’impunité Les victimes de violences sexuelles en Guinée se heurtent à la stigmatisation sociale, à un manque d’accès aux soins médicaux, ainsi qu’à d’importants obstacles à la justice, décrivent Amnesty International et le bureau régional Afrique de la Fédération Internationale Pour la Planification Familiale (IPPFAR) dans un rapport publié mardi 27 septembre et intitulé La honte doit changer de camp : Garantir les droits et la justice pour les victimes de violences sexuelles en Guinée. S’appuyant sur des entretiens avec des victimes de viol, des représentant·e·s des autorités administratives, judiciaires, traditionnelles et religieuses, des professionnel·le·s de la santé, des diplomates, et des représentant·e·s de la société civile, ce rapport analyse les nombreux obstacles à une prise en charge médicale effective pour les victimes de viol, à des examens médico-légaux, à un soutien psychologique et à l’accès à la justice en Guinée. Pour de nombreuses victimes, la justice reste hors de portée. « Les victimes et leurs proches nous ont dit à de nombreuses reprises que les terribles violences sexuelles qui leur ont été infligées sont exacerbées par le jugement de la société. Cependant, le silence entourant les cas de viol commence à se dissiper et la société civile s’emploie à dénoncer les violences sexuelles », a déclaré Samira Daoud, directrice régionale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre à Amnesty International. « Malgré les efforts récemment déployés par les autorités afin de s’attaquer à la question des violences sexuelles, il reste encore beaucoup à faire en termes d’information, de prévention, et d’accès aux soins et à la justice pour que la Guinée réponde à ses obligations relatives au droit international et régional en matière de droits humains. » En 2021, l’Office de protection du genre, des enfants et des mœurs (Oprogem) et la Brigade spéciale de protection des personnes vulnérables (BSPPV) - unités spécialisées au sein de la police et de la gendarmerie - ont traité plus de 400 cas de viol. La plupart des victimes étaient mineures, et certaines avaient moins de 13 ans. Ce rapport montre que le véritable nombre de viols est sans aucun doute plus élevé, compte tenu notamment du recours au règlement extrajudiciaire des affaires, et du nombre élevé de cas traités dans les centres médicaux. Stigmatisation sociale Les victimes de violences sexuelles et leurs proches sont souvent confrontés au jugement sévère de leur communauté, sur fond de forte stigmatisation sociale. La mère d’une fille disant avoir été violée a parlé à Amnesty International de la stigmatisation subie par son enfant : « [...] Quand nous sommes allées à l’hôpital, un des médecins a dit : “C’est la petite qui a été violée”. Ça fait mal. Où qu’elle aille, les gens la montrent du doigt. Elle est toujours enfermée à la maison. Elle ne sort pas ; elle communique à peine avec les gens. Elle veut retourner à l’école mais ce n’est pas possible. » Les autorités doivent en faire plus pour créer des campagnes de sensibilisation et d’éducation visant à lutter contre les attitudes sociales et culturelles sous-jacentes qui se traduisent par des discriminations contre les femmes et perpétuent les violences à leur égard. Ces campagnes doivent promouvoir la tolérance zéro face aux violences contre les femmes, discréditer les stéréotypes de genre nuisibles et les mythes associés au viol, éradiquer les préjugés existant contre les femmes victimes de violences, et encourager les victimes à demander des réparations. Urgence de l’amélioration de l’accès aux soins, aux droits sexuels et reproductifs et à un soutien psychologique La Guinée ne dispose pas d’un véritable numéro de téléphone gratuit permettant aux victimes de signaler des violences sexuelles et de recevoir des avis médicaux et juridiques. Et malgré certaines initiatives telles que la création de centres multi-services proposant des soins et un soutien juridique, la disponibilité, la qualité et l’accessibilité du système de santé doivent être renforcées pour les victimes, souvent issues d’un milieu modeste. De nombreuses victimes ne sont pas en mesure de bénéficier de véritables soins médicaux et psychologiques, ni de concrétiser leur droit à la santé sexuelle et reproductive. La plupart des médecins spécialistes pratiquent dans la capitale, Conakry, et le coût des soins peut parfois empêcher les victimes d’aller se faire soigner. Un médecin a déclaré à Amnesty International : « Nous pouvons proposer des consultations et des rapports médicaux gratuits. Mais si ces personnes présentent des complications nécessitant une intervention chirurgicale, ou des infections pour lesquelles un traitement médicamenteux est nécessaire, on ne peut pas faire cela gratuitement. » « Les préjugés de la société concernant le viol en Guinée, qui dissuadent souvent de signaler ce crime et de porter plainte, laissent les victimes de ces atrocités sans soins médicaux, soutien psychosocial, ni aide juridique afin d’obtenir justice et réparation », a déclaré Marie-Evelyne Petrus-Barry, directrice régionale de l’IPPFAR. « Les violences basées sur le genre sous toutes leurs formes sont reconnues comme des violations des droits humains par le droit et le système international des droits humains. Les inégalités de genre, les déséquilibres en matière de pouvoir et le mépris pour les droits humains sont souvent à la racine de ces actes odieux et empêchent les victimes de faire valoir leurs droits sexuels et reproductifs, et d’en bénéficier pleinement. En tant que défenseur·e·s des droits humains, nous devons tous et toutes prendre position et faire cesser ces actes inexcusables », a ajouté Marie-Evelyne Petrus-Barry. Accéder à la justice est pour les victimes une course d’obstacles Bien que de véritables progrès aient été accomplis par le renforcement du cadre juridique ces dernières années et la création d’unités de police et de gendarmerie spécialisées afin de répondre aux cas de violences sexuelles, accéder à la justice en Guinée reste une quête ardue semée d’embûches pour les victimes de violences sexuelles, tandis que les auteurs bénéficient souvent de l’impunité. Les autorités coutumières arrivent à faire pression en faveur d’arrangements extrajudiciaires menant à l’abandon des poursuites, ce qui est contraire à la loi et aux droits des victimes. Le nombre d’experts médico-légaux est insuffisant et bien que la présentation d’un rapport médico-légal ne soit pas exigée par la loi pour déposer plainte, cela est en pratique souvent requis. Et même quand ce document n’est pas demandé par la police ou la gendarmerie, son absence devient un obstacle majeur à une possible condamnation au tribunal. Les enquêtes judiciaires sont souvent entravées par le manque de ressources et de formation pour répondre aux affaires de violences sexuelles et mener des investigations, ce qui a un impact négatif sur la quête de justice des victimes. Faute d’aide juridictionnelle gratuite pour les personnes qui n’ont pas les moyens de payer les services d’un avocat, seules les organisations non gouvernementales peuvent fournir cette aide. De même, la justice guinéenne manque de ressources. La majorité des juges, dont la plupart sont des hommes, travaillent dans de mauvaises conditions. Les témoignages de victimes de viol montrent que certains de ces magistrats perpétuent des stéréotypes patriarcaux lorsque des affaires de violences sexuelles leur sont confiées. Par ailleurs, le fait que les victimes du massacre du 28 septembre 2009 aient dû attendre 13 ans pour espérer obtenir justice et réparation a constitué un puissant symbole d’impunité ; alors que les forces de défense et de sécurité ont tué plus de 150 manifestant·e·s et commis des crimes sexuels contre plus de 100 femmes dans un stade à Conakry ce jour-là. Afin de renforcer leur réponse face aux violences sexuelles, les autorités guinéennes doivent adopter en urgence une loi générale sur les violences basées sur le genre - une des recommandations du rapport - dans le but de renforcer la capacité de la justice, de la police et d’autres autorités responsables de l’application des lois, ainsi que des assistantes sociales et des professionnel·le·s de santé, à mettre pleinement en œuvre l’ensemble des dispositions légales en matière de lutte contre les violences à l’égard des femmes. « Les autorités guinéennes se sont engagées à combattre les violences basées sur le genre et le viol. Nous les appelons à prendre des mesures concrètes afin de renforcer les efforts entrepris par l’État pour prévenir les violences sexuelles et garantir aux victimes l’accès aux soins et à la justice », a déclaré Samira Daoud. Pour obtenir plus d’informations ou organiser une interview, veuillez prendre contact avec : -Ousmane DRABO, responsable médias au bureau régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale - courriel : [email protected] / Mob: +221 776234040 ou [email protected] -Mahmoud GARGA, Spécialiste - Communication stratégique, Relations avec les médias et Campagnes digitales, Bureau de la région Afrique de la Fédération Internationale Pour la Planification Familiale (IPPFAR) – courriel : [email protected] / téléphone : +254 704 626 920 A PROPOS DE LA RÉGION AFRIQUE DE L'IPPF (IPPFAR) La Fédération Internationale pour la Planification Familiale, région Afrique (IPPFAR) est l'une des principales organisations de prestation de services de santé sexuelle et reproductive (SSR) en Afrique, et l'une des principales voix de défense de la santé et des droits sexuels et reproductifs dans la région. Basée à Nairobi, au Kenya, l'objectif principal de l'IPPFAR est d'améliorer l'accès aux services de santé sexuelle et reproductive pour les jeunes, les hommes et les femmes les plus vulnérables d'Afrique subsaharienne. Soutenu par des milliers de bénévoles, IPPFAR s'attaque aux défis croissants du continent en matière de droits à la santé sexuelle et reproductive par le biais d'un réseau d'associations membres (AM) dans 40 pays. Pour ce faire, nous faisons de nos AM des entités capables de fournir et de maintenir des services de haute qualité, axés sur les jeunes et les populations les plus vulnérables. Nous travaillons avec les gouvernements, l'Union africaine, les commissions

Swiry

Le plaisir sexuel dans l'Afrique précoloniale

Cependant, depuis l'avènement de l'esclavage et de la colonisation, l'Afrique considère certains aspects du plaisir et de la romance comme étrangers en raison de l'imposition de valeurs étrangères, d'une mauvaise interprétation et d'une représentation erronée du mode de vie africain précolonial et du sexe. Avant le contact européen avec l'Afrique, la sexualité était hautement valorisée et l'Afrique disposait d'un processus de socialisation bien organisé et cohérent où les membres âgés de la société - comme les Ssenga qui étaient les tantes paternelles dans l'ancien royaume Baganda - initiaient les jeunes membres de la société aux concepts et aux actes de la sexualité sans honte, ridicule ou condamnation. Cependant, avec la colonisation, les colonisateurs ont réussi à redéfinir le concept de la sexualité africaine en déplaçant son caractère sacré des relations sexuelles communautaires aux relations sexuelles individuelles ou religieuses, avec une liberté d'expression et d'imagination mal canalisée comme le dit Kiru Taye, et je cite "Nos ancêtres ne s'allongeaient pas et ne pensaient pas à l'Angleterre" pendant le coït. Même l'exposition d'art sexuel n'est pas moderne. La présentation de l'art sexuel faisait également partie intégrante de l'Afrique ancienne avant la domination coloniale de l'industrie, après que l'Afrique ait perdu son utilisation puissante de l'imagination créative et sacrée dans le sexe, comme le montrent les anciennes images kémétiques représentant la fellation. DÉFINITION DE LA SEXUALITÉ DANS L’AFRIQUE ANCIENNE Selon le Dr Dee Amanze, la sexualité n'est "pas seulement" un mécanisme de reproduction mais aussi une pulsion biologique de base qui existe chez toutes les espèces et qui peut englober non seulement les rapports sexuels mais aussi les "contacts" sexuels sous toutes leurs formes. Dans la spiritualité africaine, la sexualité était considérée comme ayant différentes dimensions, en ce sens qu'elle ne s'exprimait pas uniquement par des rapports sexuels, car les Africains reconnaissaient que toutes les interactions sexuelles ne commençaient et ne se terminaient pas par l’objectif ultime de faire un enfant. La plupart des énergies sexuelles étaient exprimées différemment à travers les fétiches, les fantasmes, la mode, l'attitude, le comportement, les rôles, les rituels, les danses comme le Chisamba des Chewa, et les relations intimes. Par exemple:  LES GUERRIERS KURU Chaque année, au début de la saison de la chasse, les guerriers Kuru d'Afrique célébraient un rite de fertilité et de renouveau en perçant la terre avec leurs lances pour atteindre le ventre de la terre et fertiliser la terre en injectant leur sperme dans le sol ; et une fois la terre « enceinte », ils croyaient qu'elle portait spirituellement les animaux à chasser.Le processus de fécondation de la terre-mère chez ces guerriers impliquait une intense concentration mentale sur l'animal à chasser pendant qu'ils jouissaient. LE PEUPLE LOBI Un autre exemple nous vient du peuple Lobi des actuels Ghana et Burkina Faso qui avait un rituel de danse excitant à la fin de chaque saison où ils entraient dans les eaux pour célébrer Banguela (cérémonie de la vie).Après avoir été excité par la danse, chaque guerrier enfermait sa virilité dans un étui magique en forme de squelette qui symbolisait l'espèce animale à laquelle il souhaitait accorder l'essence de la vie par le biais de son sperme. SEQUENCE DE FORCE D’OSHUN Dans la séquence de force OSHUN d'Afrique de l'Ouest, l'énergie sexuelle va du "désir" à l'"excitation", à la "copulation", à la "satisfaction du plaisir", à la "conception", à la "naissance" et finalement à la "croissance" ou à l'énergie créatrice. En Afrique ancienne, OSHUN était considéré comme le dieu de la sexualité, de la fertilité, de la féminité et de la créativité. Cela s'explique par le fait que l'équilibre sexuel était le principe central d'OSHUN, car dans pratique d'OSHUN on ne pensait pas qu'il fallait recevoir sans donner. L'OSHUN a spiritualisé l'amour dans l'Afrique ancienne en se référant au sexe comme l'ouverture authentique et consciente de soi à la sensualité naturelle d'un rapprochement spirituel, intime et orgasmique de deux personnes qui sont naturellement liées par des désirs mutuels, le respect et la passion qui ouvre les deux à une libération totale, une vulnérabilité volontaire et une libération extatique. Postérieurement, en raison de la représentation erronée de l'OSHUN par des promoteurs patriarcaux comme Edward et Mason (1985) dans leur texte fondateur Black Gods : Orisa Studies in the New World, qui dit :  "OSHUN donne des plaisirs psychologiques et physiques aux sens et un plaisir mental et elle est une prostituée ou une prostituée qui apporte le plaisir physique..." OKAJEPISA OMUKAZENDA Le "traitement Okajepisa omukazenda" était également populaire chez les Himba, dans le nord de la Namibie et dans le Kunene en Angola, où des relations sexuelles étaient offertes aux invités. De même, chez les Maasai et les Agikuyu, lorsqu'un homme rentrait chez lui et trouvait une lance devant sa maison, il savait automatiquement que sa femme avait des relations sexuelles avec un autre homme et s'en tenait à l'écart. HERITAGE DE L’EPOUSE Chez les Luo, les Igbo, les Yoruba et les Hausa-Peuhl, l'héritage des femmes était considéré comme un moyen d'aider les veuves et les orphelins, dans la mesure où, lorsqu'un homme meurt, ses frères et les membres masculins de sa famille s'asseyaient pour décider lequel d'entre eux était le plus apte à assumer les responsabilités laissées par le défunt. Mais avec l'introduction de la hiérarchie coloniale, comme l'indique Oyeronke Oyewumi, ces pratiques ont pris un tour dangereux pour les femmes. LA CULTURE DU PAON WOODABE Dans la culture sexuelle Woodabe, en revanche, les hommes traitaient leurs femmes comme la plupart des oiseaux traitent leurs femelles. Dans la tribu Woodabe du Niger, du Cameroun, de la République centrafricaine, du Nigeria et du Tchad, et selon « la culture du paon », on croyait que les femmes avaient des pouvoirs sexuels et étaient autorisées à avoir plusieurs hommes autres que leur mari. Les hommes Woodabe se maquillaient, mettaient des plumes de paon et organisaient des danses spectaculaires pour impressionner leurs femmes. KUNYAZA OU KACHABALI La pratique sexuelle Kunyaza ou Kachabali est une autre pratique sexuelle ancienne d'Afrique centrale, originaire du Rwanda mais également pratiquée au Kenya et en Ouganda. Il s'agit d'une pratique sexuelle qui se concentre uniquement sur le déclenchement de l'éjaculation féminine et non d'un seul, mais de plusieurs orgasmes chez les femmes lors de rencontres "hétérosexuelles". La sexualité dans l'Afrique ancienne n'était pas seulement influencée par l'interaction entre les facteurs physiques, mais aussi entre les facteurs biologiques, physiologiques, sociaux, économiques, politiques, religieux et, surtout, spirituels. La plupart des pratiques sexuelles africaines se retrouvent dans les contes populaires africains et dans la plupart des traditions orales africaines, comme les chants traditionnels de nubilité, tels que ce chant du rite de nubilité du peuple Ashanti et d'autres des Zulu, Agikuyu, Maasai, Mende, Bechuama, Pondo et Lokele, qui suggèrent une expression collective des « fantasmes sexuels » dans l'Afrique ancienne : "Réjouissez-vous, réjouissez-vous, Vagin d'Adwoa,  si quelqu'un te mange, et ne te récompense pas, tue-le" L'invasion coloniale de l'Afrique, l'esclavage et les religions européennes ont imposé une honte toxique dans les pratiques sexuelles sacrées de l'Afrique... Nzwegu a déclaré que "c'était une vision occidentale de se concentrer sur le plaisir masculin comme mesure du bon temps au lit". La hiérarchie des sexes de l'Occident érotise la domination masculine et la soumission féminine, mais les Africains devraient se concentrer sur la décolonisation de leurs esprits de ce conditionnement grossier et créer une histoire moderne allant au-delà des frontières coloniales et religieuses imposées. Les Africains, tout comme leurs ancêtres, devraient associer la sexualité à la créativité plutôt que d'associer le sexe à la honte.   REFERENCES 1.Kira Taye His Treasure  2.Egyptian images depicting Fellatio 3.Baba of Karo (Hausa people) By Mary F Smith 4.Invention of Women Oyeronke Oyewumi 5.Kunyaza: The Secret to Female Pleasure by Habeeb Akande 6.Girls Nubility Rites in Ashanti by Peter Sarpong   Par Swiry Nyar Kano Swiry Nyar Kano est une créatrice de contenu sur l'histoire et la spiritualité africaine, un défenseur de la santé mentale, une diplômée en microbiologie et biotechnologie et une créatrice de mode africaine.

Hawwii, 14, poses outside of a primary school in Wonchi Woreda in Ethiopia_Images of Empowerment library_by Getty Images photographer Maheder Haileselassie Tadese
20 juin 2022

L'IPPF continue à s'élever contre et à condamner toutes les formes de violence sexuelle utilisées comme tactiques de guerre

En 2015, la résolution (A/RES/69/293) de l'Assemblée générale des Nations unies a proclamé le 19 juin ‘Journée internationale pour l'élimination de la violence sexuelle en temps de conflits’. Cette commémoration annuelle sensibilise à la nécessité de mettre fin aux violences sexuelles liées aux conflits, honore les survivant(e)s du monde entier et rend hommage à tous ceux et celles qui ont courageusement consacré leur vie à l'éradication de ces crimes. Aujourd'hui et chaque jour, l'IPPF se joint au reste du monde pour s'élever contre ces atrocités commises à l'encontre des plus vulnérables et pour répondre aux besoins des personnes touchées en matière de santé et de droits sexuels et reproductifs (DSSR). La violence à caractère sexuel et sexiste (SGBV) désigne tout acte commis contre la volonté d'une personne qui est fondé sur la différence de genre et là où les rapports de force sont inégaux. Cela comprend aussi bien la violence physique qu'affective et émotionnelle que psychologique ainsi que la violence sexuelle et le refus d'offrir des ressources ou des services. La violence comprend les menaces de violence et la coercition. Si le taux de cette violence est déjà élevé en temps normal, la violence sexuelle est encore plus exacerbée en période de conflit. Malheureusement, elle a été, et continue d'être utilisée comme une arme de guerre et de terreur, une tactique destinée à déstabiliser les adversaires. Non loin des zones de guerre, les filles et les femmes, en l’absence des hommes du foyer - pères, frères, maris - partis combattre, sont la cible de pillages et d’agressions. La violence sexuelle à l'encontre des filles, des femmes, des garçons et des hommes peut entraîner toute une série de conséquences néfastes pour la santé physique, mentale et psychosociale, et notamment des effets négatifs sur la santé sexuelle et reproductive, tels que des grossesses non désirées, des problèmes gynécologiques et des infections sexuellement transmissibles, dont le VIH/Sida. Dans plusieurs pays du continent africain, de la RDC au Sud-Soudan, en passant par l'Éthiopie, les Associations Membres de l’IPPF ont pu constater l'ampleur de ces conséquences, notamment lorsque les appels diplomatiques sont noyés par ceux de groupes armés perpétuant et renforçant les conflits. Pour répondre aux besoins urgents des populations touchées en matière de santé sexuelle et reproductive (SSR) au début d'une crise humanitaire, l'IPPF met en œuvre le dispositif minimum de services initiaux (DMSI) en matière de SSR. Le DMSI est une série d'activités cruciales et vitales nécessaires pour atténuer et traiter tout excès de morbidité et de mortalité lié à la SSR. Dans les situations aiguës, prolongées et post-conflictuelles, notre réseau d'Associations Membres et de Partenaires de Collaboration locaux fournit un ensemble de services et d'activités complets en matière de santé et de droits sexuels et reproductifs afin de répondre aux besoins des femmes, des jeunes filles et des jeunes gens. En travaillant avec les communautés et les personnes affectées par la guerre, nous mobilisons différents acteurs pour prévenir et répondre à la violence sexuelle dans les conflits. Cela va de nos agents de santé communautaires qui sensibilisent à la violence sexuelle et sexiste, à nos prestataires de soins de santé qui proposent une prise en charge clinique du viol et d'autres formes de violence sexuelle. Nous avons également mis en place des partenariats solides et efficaces avec d'autres acteurs afin de garantir la fourniture de services psychosociaux et de soutien juridique. Dans la mesure du possible, nous aidons également les survivant(e)s à mettre en place et à gérer des activités génératrices de revenus. Nous apprécions le pouvoir de la collaboration et de la coopération dans la prévention et la lutte contre la violence sexuelle dans les situations de conflit. C’est pour cela que nous participons activement aux activités des clusters et sous-clusters pertinents dans les réponses humanitaires. Ceci afin de garantir que la santé et les droits sexuels et reproductifs ne soient pas négligés et qu'ils soient suffisamment financés pour pouvoir répondre à la violence sexuelle. Nos fervents défenseurs ne relâchent pas leurs efforts pour obtenir des changements de politiques régionales et nationales et leur mise en œuvre afin de lutter contre l'impunité. En travaillant sur les changements de politiques, nous contribuons à ce que les auteurs de violences soient tenus responsables de leurs actes. Il est impératif que les États, les agences de l'ONU, les organisations de la société civile, les médias et les communautés continuent à s'engager dans la prévention des conflits et des crises, qu'ils soient d'origine humaine ou naturelle, et à sensibiliser à la lutte contre la violence sexuelle. L'IPPF continuera à s'élever contre et à condamner toutes les formes de violence sexuelle en tant que tactique de guerre et à renforcer sa prestation de services afin d'atténuer les risques, mais aussi de répondre aux besoins criants des femmes, des filles et des jeunes en matière de santé et de droits sexuels et reproductifs dans toute leur diversité dans les situations de conflit. By Helene Stéphanie Mekinda Ndongo Spécialiste Genre, Inclusion et Réponse Humanitaire, IPPF Région Afrique

Associação Guineense para o Bem Estar Familiar

La Guinée-Bissau est dix fois moins grande que sa voisine la Guinée-Conakry, mais sa population souffre de problèmes de santé sexuelle et reproductive (SSR) tout aussi pénibles. L'Associação Guineense para o Bem Estar Familiar a été créée en 1993 pour s'attaquer au problème majeur du planning familial : donner aux couples les moyens de faire des choix actifs et informés sur le nombre d'enfants qu'ils souhaitent avoir et sur le moment où ils les auront.
 
Depuis lors, le travail de l'association membre s'est étendu pour englober toute une série de préoccupations liées à la santé sexuelle et reproductive. Elle fournit aux jeunes des informations, une éducation et une communication (IEC) et une communication pour le changement de comportement (CCC) en matière de santé sexuelle et reproductive ; elle travaille sur la prévention, le diagnostic et la gestion des infections sexuellement transmissibles (IST), y compris le VIH ; elle fournit des soins et un soutien après l'avortement ; elle fournit des soins aux victimes de la violence liée au genre (VBG) ; et elle plaide fortement au niveau gouvernemental pour une législation visant à prévenir la VBG.

L'Associação Guineense para o Bem Estar Familiar a obtenu ces résultats grâce à une équipe restreinte mais engagée qui gère plus de cent points de service, y compris des cliniques fixes et des points de service communautaires. Malgré sa taille relativement modeste, l'organisation se développe rapidement grâce au soutien central de l'IPPF, à des partenariats gouvernementaux influents et au soutien d'organisations non gouvernementales, dont l'UNFPA.